L’association professionnelle belge du secteur immobilier (UPSI-BVS) plaide en faveur d’une solidarité avec les commerçants qui doivent fermer leur magasin : « Suppression de la moitié des deux mois de loyer pour les commerçants en difficultés et paiement différé »
Directive non contraignante
Au cours des dernières semaines, plusieurs chaînes de magasins ont déjà annoncé n’être pas en mesure de payer le loyer de leurs locaux commerciaux tant que les magasins restent obligatoirement fermés dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. La fédération professionnelle Comeos et le Retail Forum Belgium ont tous deux insisté sur la nécessité de prendre des mesures de force majeure. Au départ, certains propriétaires s’étaient montrés assez agacés par ce qu’ils qualifiaient de « menace de prise de décisions unilatérales », mais UPSI-BVS constate maintenant que la situation n’est plus tenable.
L’organisation propose de laisser tomber la moitié (50 %) des loyers fixes dus pour les mois d’avril et mai pour locataires qui rencontrent des difficultés financières. La directive ne s’applique pas aux locataires disposant d’une marge financière suffisamment importante, ces derniers doivent continuer à payer le loyer convenu. Pour la partie du loyer qui reste malgré tout due, l’UPSI-BVS propose un report de paiement allant jusqu’au 31 décembre 2020 au plus tard. Il s’agit d’une ligne directrice non contraignante : les détaillants et les propriétaires devront conclure des accords entre eux, en tenant compte de la spécificité de chaque contrat de location.
« Permettre aux magasins de respirer »
Le secteur de l’immobilier attend également une contribution des différentes autorités du pays : d’une part par le biais d’une réduction du précompte immobilier et d’autres taxes et impôts, et d’autre part par la création d’un fonds de garantie pour faire face au report de paiement que de nombreux propriétaires de magasins demanderont. L’UPSI-BVS a demandé aux banques de prévoir une exemption au niveau des charges d’intérêts pour les propriétaires de locaux commerciaux, et ce, pour les périodes concernées.
« Nous invitons nos membres à faire preuve de solidarité avec les détaillants qui sont touchés par la crise du coronavirus. Grâce à ces efforts, nous voulons permettre aux magasins de respirer à nouveau. En ces temps difficiles, nous devons fournir un effort collectif. À l’heure actuelle, nous devons soutenir notre économie, et non la détruire », déclare le PDG Olivier Carrette. « C’est uniquement grâce à des efforts conjoints que nous en sortirons tous plus forts. »