Malgré plusieurs tentatives de sauvetage et d’atermoiements, le rideau est bel et bien tombé sur Big Bazar : mardi matin, le tribunal d’Amsterdam a prononcé la faillite de l’entreprise. 1 300 personnes perdent leur emploi.
Pas de délai supplémentaire
La faillite de Big Bazar était devenue inévitable après que le tribunal de Leeuwarden a refusé de nommer un expert en restructuration lundi. La chaîne de magasins n’a pas obtenu de délai supplémentaire pour parvenir à un accord avec ses nombreux créanciers. Le tribunal d’Amsterdam a donc pu traiter mardi les 34 demandes de mise en faillite en cours. Avec le résultat escompté : la chaîne est en faillite.
Cette décision coûtera leur emploi à quelque 1 300 employés. Ceux-ci n’ont pas non plus reçu leur salaire pour le mois de septembre, malgré les promesses antérieures du détaillant. En effet, les créanciers ont estimé que le fait de payer le personnel désavantagerait les autres créanciers, comme le sait la FD. Un administrateur judiciaire va maintenant étudier la possibilité de relancer l’entreprise afin de préserver certains emplois.
Factures impayées
Big Bazar a connu de graves problèmes financiers depuis le début de l’année, après qu’il est apparu que l’entreprise enregistrait des pertes depuis des années. Le détaillant a des dettes d’au moins 30 millions d’euros : à la fois des loyers en retard et des factures impayées de fournisseurs. Selon le propriétaire et PDG Heerke Kooistra, les difficultés sont dues à une combinaison de marges réduites, de dépenses de consommation en baisse, de coûts de main-d’œuvre plus élevés et de loyers excessifs.
Il souhaitait renégocier les loyers avec les propriétaires, fermer au moins 20 magasins non rentables et parvenir à un accord avec les créanciers dans le cadre d’une procédure dite « WHOA ». Mais en s’abstenant unilatéralement de payer les factures et les loyers, l’entrepreneur a sapé sa crédibilité. De nombreux créanciers ont donc déposé une demande de mise en faillite auprès du tribunal.
Plusieurs faillites
Big Bazar a été fondé en 2007 par le groupe Blokker de l’époque pour concurrencer Action, le discounter en pleine expansion. Le propriétaire actuel, Kooistra, a repris l’entreprise à Mirage Retail Group en 2021, mais n’a jamais pu réaliser ses ambitions de croissance. À son apogée, le détaillant comptait 135 magasins ; aujourd’hui, il en aurait encore 97. Onze magasins sont situés en Belgique.
Le commerce de détail néerlandais a déjà connu plusieurs faillites cette année. La chaîne de mode Score a disparu, la chaîne de magasins d’électroménager BCC vient de faire faillite, Scotch & Soda et Doek Retail (un partenaire franchisé de Vero Moda) se sont relancés, et Shoeby lutte toujours pour sa survie.