Selon la ministre démocrate chrétienne Schauvliege, elle ne pouvait faire autrement que de donner son approbation : « Tenant compte de toutes les analyses objectives et d’autres avis, j’ai décidé d’accorder le permis d’environnement à Uplace . » Le permis toutefois a été octroyé sous certaines conditions : Uplace devra assumer lui-même une partie des coûts liés à la mobilité autour du site.
Dans le camp majoritaire des mécontents : Tobback et Lieten …
L’annonce a déclenché une véritable tempête de protestations. Au sein même du gouvernement la vice-présidente SP.a Ingrid Lieten a qualifié la décision d’ «incompréhensible». « Il s’agit d’une décision personnelle de la ministre Schauvliege, pas d’une décision du gouvernement », estime-t-elle : « Compte tenu de tous les avis négatifs, je ne comprends pas cette décision !»
Parmi les mécontents, le bourgmestre de Louvain, Louis Tobbac a annoncé qu’il introduirait un recours au Conseil d’Etat et a qualifié la décision d’inattendue compte tenu de « la longue liste d’avis négatifs émis par divers acteurs ».
Organisations environnementalistes et de mobilité
Les organisations environnementalistes reprochent à la ministre d’avoir pris une décision « diamétralement opposée à l’avis émis par le comité régional de l’environnement et au point de vue de la province et de dizaines d’administrations communales ». Ils estiment par ailleurs qu’il est inconcevable qu’une ministre de l’environnement « évite ses responsabilités ».
Même l’organisation d’automobilistes Touring conteste l’approbation du permis, évoquant les kilomètres de bouchons qu’entraînera le projet. Ils suivront eux aussi les contestataires au Conseil d’Etat.
CGSP et CD&V…
Jo Schelstrate, secrétaire de la CGSP a fait savoir via Twitter que Vilvorde – après Renault – « se meurt une deuxième fois ». Le député flamand Tom Dehaene, pourtant membre du parti de Schauvliege, a quant à lui évoqué une «catastrophe pour la qualité de vie et la mobilité dans la région». Il parle lui aussi d’un recours au Conseil d’Etat.
Jean-Pol Olbrechts, autre membre du parti CD&V et membre de la députation permanente du Brabant flamand se dit très déçu « car la députation en septembre dernier avait décidé à l’unanimité de refuser le permis d’environnement sur base d’arguments importants ».
… Unizo et Groen
La fédération patronale Unizo se dit outrée que la ministre de l’environnement « aille à l’encontre de l’avis émis par les fonctionnaires flamands, de la note en matière de politique relative aux magasins, approuvée à l’unanimité par le gouvernement et de ses propres objectifs en matière de particules fines ».
Unizo parle « d’une décision politique » qui a été prise « sans tenir compte d’ arguments tels que l’aménagement du territoire, la désertification des centres commerciaux existants, la menace pour les emplois existants, la mobilité et l’environnement ».
Mais toutes ces contestations ne datent pas d’hier . Le projet est depuis longtemps déjà très controversé. Le parlementaire Groen,Hermes Sanctorum, avait déjà déclaré que « l’octroi d’un permis aurait des conséquences désastreuses ».
Dans le camp minoritaire des adeptes : Voka et Comeos
Esseulés dans le camp des adeptes : l’initiateur de Uplace, la fédération du commerce Comeos et le réseau d’entreprises flamandes Voka. Ce dernier estime qu’il s’agit « d’une décision qui inspire confiance », alors que Comeos se réjouit de ces espaces commerciaux supplémentaires et se dit satisfait « que des décisions claires soient enfin prises ».
D’un point de vue légal, Uplace n’a aucun souci à se faire quant aux procédures à venir ; le promoteur du projet affirme d’ores et déjà que le méga complexe ouvrira ses portes en 2016.
Traduction : Marie-Noëlle Masure