Dans le magasin de demain tout est connecté et la caisse est vouée à disparaître,mais pour l’instant les robots ne prennent pas encore la relève, comme en témoigne le salon de la technologie du retail EuroCis, qui s’est tenu cette semaine à Düsseldorf.
Fini les caisses
Le magasin sans caisses est le Saint Graal du retail. Depuis le lancement d’Amazon Go tout le monde recherche frénétiquement l’expérience shopping optimale qui permettrait d’éliminer le pénible passage aux caisses, mais pour l’instant personne ne s’en approche. Les solutions traditionnelles de self-scanning foisonnent, ainsi que les appareils quick scan, mais on est encore loin de la perfection.
Itab, par exemple, propose une solution assez traditionnelle pour accélérer le passage aux caisses : grâce à un scanning automatique à 360° avec contrôle de poids le travail de la caissière est considérablement réduit et une seule personne suffit pour gérer deux check-out. Plusieurs fabricants proposent les apps pour smartphone ‘scan & pay’ où le shopper prend lui-même les choses en main. La solution de FutureProof Retail, qui d’ici peu sera utilisée par Spar Colruyt Group, semble être la plus aboutie (pour plus de détails, cliquez ici).
Reconnaissance au lieu du scanning
Afin de faciliter et accélérer le self-scanning aux caisses tout en évitant les fraudes, certains fabricants y ajoutent la reconnaissance d’images, permettant également d’identifier des produits frais ou des produits vendus au poids (qui ne portent pas de codes-barres). Une technologie qui fonctionne de mieux en mieux : la caisse automatique Ezigo de Datalogic, pourvue de cinq caméras, est en mesure de reconnaître jusqu’à cinq produits à la fois.
Les dernières caisses de self-scanning de NCR utilisent l’intelligence artificielle afin de reconnaître des produits (frais) sur base de la couleur, la forme, la grandeur et le poids. Le système autodidacte s’affine à mesure de l’utilisation. Supersmart aussi a recours à des algorithmes de ‘deep-learning’ pour la reconnaissance de produit, permettant de traiter un panier ou un caddie d’un seul coup.
Les labels digitaux deviennent indispensables
Les étiquettes électroniques de gondoles (EEG) font une véritable percée, dans tous les secteurs. Plus moyen d’y échapper : les retailers sont obligés d’investir dans les étiquettes de prix digitales, vu la grande transparence des prix. Cette nouvelle génération d’étiquettes permet d’ailleurs bien plus que l’adaptation rapide des prix. Ces étiquettes contiennent également des informations supplémentaires, tant pour le personnel de magasin (stock, données logistiques), que pour les clients (infos produits, liens vers des vidéos, …).
Le magasin connecté
Les caméras capables de déterminer le sexe, l’âge et les émotions du shopper, les portails EAS qui collectent des données, les capteurs qui génèrent des ‘heatmaps’ ou monitorent des files d’attente, les apps qui mesurent la conversion, les outils qui recueillent du feedback, … les moyens d’analyses instore commencent à avoisiner ceux mis en œuvre par les webshops. Checkpoint relie les portails de sécurité à une plateforme avec des capteurs IoT via bluetooth, Axis relie tous les systèmes en magasin (jusqu’à l’intelligence audio) pour permettre une analyse de conversion, Xplace digitalise tous les ‘touchpoints’ en magasin afin de générer du contenu pertinent et des promotions ciblées, Wanzl équipe les caddies de supermarchés de tags RFID afin que les retailers puissent tracer en permanence les mouvements et les temps de visites et éliminer le système de pièces de monnaie …
La technologie peut-elle également surprendre les shoppers ? Que pensez des conseils digitaux sur mesure ? Les terminaux promotionnels interactifs de Sensape adaptent les promotions en fonction de l’âge, du sexe et de l’humeur du shopper. Les écrans tactiles de Curvetips donnent des conseils de mode personnalisés sur base des préférences de couleurs du client. Les fabricants sont de plus en plus nombreux à développer des apps AR / VR et à intégrer des assistants vocaux, soit de tierces parties (tels qu’Alexa d’Amazon), soit développés par eux-mêmes (tels qu’Olivia de Culios, un partenaire de Toshiba).
Des robots partout ?
Les robots étaient nombreux à circuler dans les allées du salon de Düsseldorf. Le Stockbot autonome sillonne le magasin, contrôle le stock dans les rayons sur base de la technologie RFID et de caméras et génère des heatmaps. Tory, le robot de MetraLabs, est capable de dresser des inventaires sur base de la technologie RFID, de détecter des ruptures de stock et de faire office d’assistant pour guider le client dans le magasin.
Paul, le robot de service d’Online AG, quant à lui est en mesure de fournir des informations sur les produits et les assortiments : il circule déjà chez Saturn en guise de test. Le célèbre robot humanoïde Pepper de SoftBank Robotics était lui aussi présent en plusieurs exemplaires : il est supposé pouvoir réagir aux émotions humaines, mais il est plutôt une attraction, qui salue les clients et leur montre le chemin (bien qu’il collecte également des données). Pour l’instant les bons vendeurs en magasin n’ont donc pas encore de crainte à avoir quant à leur emploi ; les caissières par contre …