Un avis expert sur l’avenir des grands magasins de luxe ? C’est ce que partagera Maurizio Borletti, entrepreneur à succès du secteur du commerce de détail et ancien actionnaire des icônes La Rinascente et Printemps. Il interviendra lors de la conférence The Future of Department Stores.
L’alimentaire a remplacé les jouets
Maurizio Borletti est pour ainsi dire né dans le commerce de détail : il est le petit-fils du Senatore Borletti, qui a lancé la marque La Rinascente en 1917, la chaîne de grands magasins de luxe qui compte aujourd’hui neuf magasins en Italie. Borletti a été PDG de la célèbre entreprise d’orfèvrerie et des arts de la table Christofle, actionnaire de La Rinascente entre 2005 et 2011, investisseur dans la société française de grands magasins Printemps entre 2006 et 2013 et, aujourd’hui, il est l’un des actionnaires de Highstreet, la société qui possède la plupart des biens immobiliers de Karstadt.
Les grands magasins de luxe ont donc été le fil conducteur de sa carrière et sont restés une passion : « Enfant, grand magasin était pour moi synonyme de jouets. Ce n’est que plus tard que j’ai commencé à m’intéresser à la mode. De nos jours, j’imagine que la première chose qui retient l’attention des jeunes gens qui visitent un grand magasin est le rayon food. L’alimentaire a en quelque sorte remplacé les jouets », a-t-il déclaré dans une interview accordée à RetailDetail.
Service et innovation
« Le luxe a joué un rôle fondamental dans le succès des grands magasins », est-il convaincu. « Pourquoi ? Tout simplement parce que la gestion d’un grand magasin coûte cher, à commencer par les frais de personnel et les loyers élevés. Pour compenser, il faut donc faire appel à des produits onéreux offrant de bonnes marges. Avec les produits de grande consommation, les marges sont étroites et c’est l’efficacité qui prime. Les grands magasins ont intérêt à cibler des produits qui ne répondent pas à un besoin de base, mais que les gens achètent pour se faire plaisir ou pour offrir. »
Il a lui-même mis cette vision en pratique chez La Rinascente à partir de 2005 : « Alors que le secteur du luxe enregistrait une croissance très significative, des entreprises comme La Rinascente n’évoluaient pas. Elles continuaient de vendre des produits bon marché, avec un mauvais service en prime. Nous avons donc massivement investi dans l’entreprise en vue d’embellir les magasins, d’améliorer le service, d’innover et d’introduire de nouvelles catégories, y compris un étage entier dédié à l’alimentaire. Cela leur a donné un nouveau souffle. »
Le pouvoir des magasins efficaces
Selon Borletti, la plus grande menace pour les grands magasins n’est pas le commerce en ligne mais une mauvaise gestion. Les opportunités sont nombreuses. « Le recrutement du client et la gestion de la relation client représentent les postes les plus coûteux. Dans cette logique, les grands magasins ont deux avantages. Premièrement, ils disposent déjà d’une clientèle et de magasins générant énormément de trafic, ce qui leur offre de formidables occasions de créer de nouvelles relations à faible coût. Ensuite, lorsqu’ils nouent une relation avec le client, ils ne le font pas au profit d’une marque mais de plusieurs. »
Le 21 octobre, Maurizio Borletti interviendra lors de la conférence internationale The Future of Department Stores organisée par RetailDetail, qui se tiendra au Shopping Stadsfeestzaal à Anvers. Une occasion unique de rencontrer un acteur de premier plan du commerce de détail international et d’apprendre de sa vaste expérience. Cliquez sur ce lien pour obtenir de plus amples informations à propos du programme et commander vos tickets.