Les détaillants ne doivent pas s’attendre à réaliser d’importants chiffres d’affaires lors de la période de fin d’année, c’est en tous cas ce que prédisent les consultants de Deloitte. Une grande partie des ventes dépendront également du fossé existant entre riches et pauvres : dans quelle mesure certains devront se serrer la ceinture et d’autres pourront se faire plaisir ?
Reprise en K après la crise
Aux États-Unis, Deloitte prévoit cette année une croissance des ventes comprise entre 1 % et 1,5 % pour la période tant attendue par le commerce de détail, comprise de novembre et janvier. Cette année en particulier, les commerçants espèrent que la période des fêtes constituera une lueur d’espoir dans cette année 2020 si éprouvante. Pourtant, ils ne devraient pas trop compter dessus. Les chiffres des ventes de fin d’année seront moins robustes que ceux des dernières années, déclare Rod Sides, vice-président américain de Deloitte, à CNBC. En 2019, les ventes enregistrées durant cette période affichaient encore une hausse de 4,1 %.
La logique sous-jacente est également applicable en Europe, car de plus en plus d’économistes tablent sur une reprise en « K » après la crise du coronavirus. Contrairement aux premières estimations, certains secteurs afficheraient à nouveau une croissance, tandis que d’autres poursuivraient leur déclin. Ces évolutions s’expliquent par le comportement des consommateurs également marqué par cette forme de K : la reprise serait inégalement répartie entre les classes de revenus, avec un écart grandissant entre les riches et les pauvres.
Alors qu’un groupe de consommateurs est plus susceptible que jamais de se laisser aller et de se faire plaisir durant la période des fêtes après une année éprouvante, un autre groupe risque quant à lui de devoir limiter fortement ses dépenses parce qu’il subit les effets économiques négatifs du coronavirus. L’importance du chiffre d’affaires de fin d’année dépendra donc de la mesure dans laquelle les ménages à faibles revenus se serreront la ceinture et du niveau d’excès que se permettront les personnes disposant de revenus plus élevés.
Le confort à la cote
Néanmoins, ils annoncent également quelques perspectives positives pour le commerce. Ainsi, une transition s’opérera de toute façon au niveau des dépenses : les voyages et événements restant encore limités, les consommateurs achèteront davantage de biens physiques – ce qui profitera bien sûr au secteur du commerce de détail. Pour quels produits les consommateurs sont-ils prêts à dépenser de l’argent ? Selon Deloitte, un consensus se dégage autour du confort en général.
De plus, les détaillants devraient pouvoir vendre leurs articles au prix plein, car cette l’agitation du Black Friday se cantonnera probablement à l’Amérique cette année. En effet, de plus en plus de voix s’élèvent pour qu’une ruée vers les magasins puisse être évitée en ces temps de pandémie et de nombreuses grandes chaînes ont déjà annoncé qu’elles n’ouvriront pas leurs boutiques pour l’occasion.
Évidemment, les dépenses en ligne seront plus importantes en 2020 : Deloitte s’attend à ce que le commerce électronique aux États-Unis augmente de 25 à 35 % durant la période des fêtes, contre une hausse 14,7 % fin 2019. Par conséquent, de nombreux détaillants réagissent d’ores et déjà et augmentent autant que possible leur capacité en ligne et logistique.