Le Black Friday est en avance cette année : Amazon organise déjà deux jours de promotions, tandis que son rival Walmart propose même trois jours de remises exceptionnelles. Un avant-goût de ce qui nous attend ou se précipitent-ils avant que les consommateurs ne mettent plus la main au portefeuille ?
4,1 milliards de dollars en deux jours
Cette semaine, Amazon renouvelle son Prime Day de juillet. La « Prime Early Access Sale » s’est déroulée les 11 et 12 octobre, un festival des bonnes affaires de deux jours avec des remises exclusives et le lancement de nouveaux produits pour les membres Amazon Prime. Le détaillant en ligne entend ainsi aider les consommateurs à mieux répartir leurs achats de fin d’année. En d’autres termes : leur permettre de dépenser leur argent maintenant, avant qu’il ne soit trop tard.
Le deuxième Prime Day pourrait bien rapporter 4,1 milliards de dollars, estime la société de courtage Jefferies, selon le Financial Times. Un bonus bienvenu maintenant qu’Amazon enregistre une baisse des ventes en ligne après un pic pendant la pandémie de coronavirus. Un chiffre qui reste cependant nettement inférieur aux 12 milliards de dollars de chiffre d’affaires estimé du premier Amazon Prime Day de cette année, qui aurait été le meilleur de tous les temps.
Les autres détaillants ne peuvent pas rester à la traîne. Bol.com propose cette semaine « de nombreux Select-deals » pour les utilisateurs qui souscrivent un abonnement payant, tandis qu’aux États-Unis, son grand rival Walmart organise une action de réduction « Rollbacks and More » pour les produits non alimentaires. Target a à nouveau profité de Thanksgiving pour proposer des promotions entre le 6 et le 8 octobre.
Vendredi noir ou vendredi maigre ?
Que faut-il donc attendre du Black Friday fin novembre ? « De moins en moins », conclut une étude américaine. Si les festivals des bonnes affaires y existent depuis bien plus longtemps et y sont mieux établis qu’en Europe, ils semblent aujourd’hui en perte de vitesse. Outre les pressions inflationnistes et les craintes de récession actuelles, le Black Friday contribue chaque année de moins en moins au chiffre d’affaires annuel des détaillants participants. En 2019, les détaillants ont réalisé en moyenne 9 % de leur chiffre d’affaires grâce à la période de bonnes affaires, contre 5,82 % en 2020 et 5,18 % en 2021.
Si les chiffres de ces dernières années sont potentiellement faussés par la crise sanitaire, il n’en reste pas moins que les consommateurs se tournent progressivement vers une consommation plus durable et consciente, alors que les offres de réduction sont légions à d’autres moments de l’année. Les consommateurs qui achètent lors du Black Friday sont donc principalement de véritables chasseurs de bonnes affaires et non des clients fidèles.
Cette année, le pouvoir d’achat est une fois de plus sous pression. Tesco, le géant britannique des supermarchés, estime d’ores et déjà qu’il faut s’attendre à un Noël différent cette année : les consommateurs pourraient acheter moins de cadeaux et privilégier un Noël agréable et économique à la maison plutôt qu’une soirée au restaurant. Chez Walmart, c’est le même son de cloche. Raison de plus pour rapidement prendre ce qu’il y a encore à prendre, donc.