« La crise a fait des victimes, mais moins qu’ailleurs »
La crise en 2013 a bel et bien fait des victimes : selon le bureau d’études Graydon pas moins de 12.306 entreprises belges (une sur 80) ont fait faillite l’an dernier, un nouveau record. Le commerce figure parmi les secteurs les plus touchés par les dépôts de bilan : chez les détaillants la proportion est d’un commerce sur 55 et chez les grossistes un sur 59.
Toutefois les dégâts sur le plan macroéconomique restent limités : dans son dernier rapport la Banque Nationale de Belgique a estimé la baisse de la consommation nationale à 0 ,3%. La Commission européenne évoque un recul de 0,4%, alors que l’OCDE parle de 0,7%, indique Ive Marx, professeur en sciences économiques et sociales à l’Université d’Anvers, dans le journal De Morgen.
Les Pays-Bas en recul durant 12 mois consécutifs
En comparaison avec les Pays-Bas surtout, notre pays s’en sort relativement bien : selon le Centraal Bureau voor de Statistiek, en 2013 le commerce de détail néerlandais, hormis les pharmacies, a enregistré chaque mois un chiffre d’affaires inférieur à celui de l’année précédente. En chiffres absolus, seul le mois de juillet affiche une hausse, bien que celle-ci soit attribuable uniquement à la hausse des prix.
Mais le bilan est bien plus sévère encore dans des pays tels que l’Italie, où la pauvreté extrême a doublé, ou la Grande-Bretagne, où actuellement le nombre de personnes dépendant d’aide alimentaire a été multiplié par 20 par rapport à 2008. Sans parler de la situation catastrophique de la Grèce et de l’Espagne, où près de quatre fois plus de gens dépendent du soutien d’organisations caritatives par rapport à 2008.
« La sécurité financière sauve le retail belge »
Comparativement la situation en Belgique s’avère donc bien plus positive : l’écart entre riches et pauvres est resté plus ou moins similaire à ce qu’il était avant la crise, et ce grâce au système de sécurité sociale, à la stratégie menée à l’égard du chômage et à la politique salariale. Par ailleurs la Belgique a vécu pendant longtemps avec un gouvernement d’affaires courantes, d’où le report de grandes mesures d’austérité.
Selon Ive Marx, c’est précisément cette sécurité financière qui a permis au retail belge de traverser la crise sans trop de dégâts.
Traduction : Marie-Noëlle Masure