Les trois quarts des internautes européens font déjà des achats en ligne. Pourtant, la croissance ralentit : c’est le signe que le marché s’assagit, surtout en Occident. L’inflation n’a pas non plus aidé…
Première contraction
Le commerce électronique progresse de plus en plus lentement. Le chiffre d’affaires du B2C européen a augmenté de 6 % l’année dernière pour atteindre 899 milliards d’euros, soit deux fois moins vite qu’en 2021. Telle est la conclusion d’Ecommerce Europe et d’EuroCommerce dans un nouveau rapport. La croissance provient principalement de l’Europe de l’Est, qui dispose encore d’une marge de développement considérable : l’Europe de l’Ouest représente 67 % de l’ensemble des ventes, l’Europe de l’Est seulement 2 %.
Le fait que l’e-commerce ait moins progressé l’année dernière a également beaucoup à voir avec l’inflation, selon le rapport. Le rapport souligne que la hausse des prix a été le principal moteur de la croissance du chiffre d’affaires. En effet, bien que les effets aient été partiellement compensés par davantage de services, tels que la réservation de voyages en ligne, les volumes ont été inférieurs dans un grand nombre de pays.
Corrigée de l’inflation, la croissance a été de 9 % en 2021, mais en 2022, on a enregistré la première contraction : si l’on exclut les hausses de prix dues à l’inflation, les ventes de commerce électronique ont chuté de 2 %. Les seules régions où l’e-commerce n’a pas reculé sont l’Europe de l’Est (+5 %) et l’Europe du Sud (+13 %). En 2023, le rapport prévoit une reprise, car l’inflation diminue : les chercheurs s’attendent à une croissance de 2 % cette année.
L’IA facteur stimulant
D’ici 2030, le commerce électronique représentera 30 % des ventes au détail, estime Christel Delberghe, directrice générale d’EuroCommerce. Après tout, même en 2022, alors que l’inflation montait en flèche, les consommateurs utilisaient l’internet pour économiser et comparer les prix. À l’avenir, les nouvelles technologies stimuleront les ventes en ligne, tout comme la demande d’un commerce électronique plus durable et plus circulaire.
En Belgique, par exemple, Greet Dekocker de BeCommerce/SafeShops constate que l’IA est déjà largement utilisée, qu’il s’agisse de ChatGPT pour automatiser les textes marketing ou d’algorithmes intelligents pour prédire la demande afin d’éviter les surstocks et le gaspillage. L’augmentation des ventes de seconde main stimule également le commerce électronique.