La contribution du secteur du commerce à l’économie belge dans son ensemble a diminué de plus de 7 % au cours des dix dernières années. Les coupables : l’évolution des habitudes de consommation et la concurrence étrangère.
Baisse relative
Selon les chiffres de la fédération belge du commerce et des services Comeos, la part du commerce dans le produit intérieur brut (PIB) est décroissante. Le secteur du commerce représente 11 % du PIB. Au cours de la période 2008-2018, l’apport du commerce dans l’économie belge a diminué de plus de 7 %.
Une comparaison avec les pays voisins donne une image mitigée. Le secteur du commerce aux Pays-Bas présente une forte hausse (+6 %). C’est également le cas en France bien que l’augmentation soit légère. En Allemagne, en revanche, la contribution du commerce à l’économie nationale a légèrement diminué ces dernières années.
Acteurs étrangers
Selon Comeos, la baisse relative de l’activité commerciale est due à plusieurs facteurs. Tout d’abord, les Belges achètent de plus en plus de produits dans les pays frontaliers, notamment aux Pays-Bas et en France. L’ampleur de ce « problème » est, bien entendu, difficile à quantifier.
Vient ensuite la montée en flèche de l’e-commerce. Des boutiques en ligne étrangères telles que Coolblue, Zalando et bol.com ont conquis une part importante de ce marché en Belgique. « Ce n’est pas un hasard si le commerce néerlandais se porte bien. “Il suffit de regarder leur position de force sur le marché du commerce en ligne” déclare Dominique Michel, directeur général de Comeos, au quotidien belge De Standaard.
Habitudes de consommation différentes
Dominique Michel souligne également qu’un changement s’opère dans les habitudes de consommation, en particulier concernant le marché de l’alimentation. Depuis 2016, les achats alimentaires par habitant dans les magasins ont diminué. “Cela s’explique en partie par les achats réalisés dans les pays frontaliers, mais également par l’arrivée de nouveaux acteurs proposant la livraison des repas à domicile, comme Deliveroo”
Comeos qualifie la situation d’inquiétante, car les marges sont également sous pression. Selon les chiffres issus de la Banque nationale de Belgique, l’évolution des habitudes de consommation ne se limite pas uniquement au domaine de l’alimentation. Entre 1995 et 2018, le PIB global a augmenté de moitié, tandis que la consommation privée n’a augmenté que de 36 % sur la même période.