Le ministère allemand de l’Environnement, à son tour, veut empêcher la destruction de produits invendus et retournés. 4% des articles retournés atterriraient à la décharge.
Devoir de diligence des e-commerçants
Le ministère allemand de l’Environnement prépare un cadre juridique en vue d’imposer « un devoir de diligence » aux (e-)commerçants, afin de pouvoir prendre des mesures juridiques contre « la destruction immédiate de retours ou d’autres marchandises neuves », a déclaré un porte-parole de la ministre Svenja Schulze (SPD) dans WirtschaftsWoche. La proposition de modification de la législation actuelle sera publiée d’ici peu, précise le porte-parole.
Le ministère annonce également qu’une exonération de la taxe sur le chiffre d’affaires en cas de don de marchandises est à l’étude. La TVA sur les marchandises serait l’une des raisons pour lesquelles les retailers ne font pas don de leurs stocks excédentaires ou invendus à des œuvres caritatives, expliquait récemment le professeur en marketing Gino Van Ossel à Radio 1. La dégradation de l’image et les coûts liés au traitement des produits retournés sont d’autres raisons qui expliquent la destruction : « Vendre une télé avec une réduction coûte plus cher que de la détruire et de vendre un nouveau modèle au prix plein », précise Van Ossel.
4% des retours atterrissent à la décharge
Suite à un reportage français dévoilant qu’Amazon détruisait massivement des marchandises, la France envisage l’instauration d’une loi interdisant la destruction de marchandises invendues. A présent les verts en Allemagne visent également une telle interdiction. Le 18 juin le ministère allemand de l’Environnement et de la protection des consommateurs organise une conférence sur « les défis du e-commerce pour l’environnement et le consommateur ».
Selon une étude de l’université de Bamberg, une commande internet sur six en Allemagne serait retournée et environ 4% de ces articles atterriraient ensuite à la décharge. Dans la catégorie des vêtements et des chaussures près de la moitié des colis sont renvoyés.
Gino Van Ossel estime toutefois que seule une mesure européenne générale aura de l’effet : « Au niveau national, on ne peut y changer grand-chose. Ils enverront détruire leurs marchandises dans d’autres pays. Il faut régler ce problème au niveau européen et se concerter avec le secteur. »