Sauver les magasins n’est pas une noble cause, mais bien une cause perdue : selon un groupe de réflexion britannique, il vaudrait mieux les transformer en habitations, puisqu’ils sont résolument voués à disparaitre.
« Il est impossible de sauver les rues commerçantes »
Sauver des magasins en difficulté du naufrage ne revient qu’à leur offrir un sursis. Laissez-les donc disparaitre et utilisez l’espace vacant pour construire des habitations. Telle est la conclusion à laquelle le groupe de réflexion, Social Market Foundation (SMF), est arrivé à l’issue d’une enquête sur la hausse du taux d’inoccupation dans les rues commerçantes britanniques. « Les hommes politiques qui s’engagent à sauver la rue commerçante promettent l’impossible aux électeurs », déclarent les chercheurs à FashionUnited.
Pour le SMF, il est impossible d’empêcher les rues commerçantes de se vider de leurs magasins puisque cela fait des années que ce phénomène dure : depuis l’annonce du Brexit, le chiffre d’affaires du commerce britannique n’a cessé de baisser. Selon les statistiques nationales, 2019 a été la pire année en vingt-cinq ans pour de nombreux détaillants et, cette année, le coronavirus fait des ravages. Les rues commerçantes britanniques comptent aujourd’hui déjà quelque 50 000 magasins de moins qu’il y a dix ans.
Des habitations à la place des magasins
Le rapport du SMF, intitulé « A New Life for the High Street », affirme que la crise du coronavirus ne va faire qu’accélérer les tendances existantes, notamment un déplacement de la vie commerçante dans les centres urbains. Au plus les travailleurs feront du télétravail une partie de la semaine, au plus le nombre de piétons dans les centres-villes va diminuer et davantage de magasins disparaitront.
Au lieu de stopper ce « déclin inévitable », le groupe de réflexion suggère de convertir les locaux commerciaux en quelque 800 000 nouveaux logements, selon les estimations. « Tenter de venir en aide aux détaillants dans les rues commerçantes, qui finissent par se détériorent à long terme, n’est pas un acte de miséricorde pour les travailleurs ou les villes. Cela ne fait que repousser l’inévitable et gaspiller les occasions de développer de nouvelles politiques », affirme-t-il inexorablement.