Une valeur ajoutée économique
Selon les plans de la ville d’Anvers la zone autour du complexe Metropolis, entre la Noorderlaan, le Straatsbrugdok, la Michiganstraat et la Vosseschijnstraat, peut être aménagée comme zone retail. Le projet prévoit de développer un centre commercial – dont le coût est estimé à 50 millions d’euros – sur une partie du parking de Metropolis, propriété de la société publique de transport De Lijn. Les travaux devraientt démarrer dans deux ans.
« La nécessité d’une zone commerciale est grande », estime l’échevin de l’aménagement du territoire Rob Van de Velde : « Les retailers nous disent que dans le nord d’Anvers ils perdent du chiffre d’affaires au profit des Pays-Bas, parce que l’offre dans cette zone est trop restreinte. » Il espère d’ailleurs que ce changement d’affectation sera bénéfique pour l’ensemble du quartier anversois ‘Luchtbal’ : « Ce quartier n’a plus de supermarché, ni même un bancontact. Il faut absolument que cela change. » Par ailleurs l’échevin estime que ce projet pourrait générer une certaine de nouveaux jobs dans le quartier.
L’Unizo appelle à la vigilance
L’organisation patronale des entrepreneurs indépendants Unizo se montre méfiant face au projet : « Nous devons être vigilants et veiller à ce que la Noorderlaan ne devienne pas une deuxième Boomsesteenweg », souligne Peter Aerts de l’Unizo Anvers. « Les changements d’affectations en zone retail à la Noorderlaan ne peuvent se multiplier, car cela entraînerait une concentration de magasins en bordure d’une grand-route, comme c’est le cas le long de la Boomsesteenweg » : IKEA notamment compterait y implanter un deuxième point de vente anversois.
« La zone retail à la Noorderlaan doit être un endroit réservé aux commerces ayant un assortiment autonome, qui requiert un grand espace de vente. Les magasins de meubles et les garages par exemple font partie de cette catégorie de magasins. Il s’agit d’achats où le consommateur projette une seule visite de magasin, effectue son achat et rentre chez lui », indique l’Unizo, qui du reste estime que les magasins de vêtements ou les librairies n’y ont pas leur place : « ce type de magasins est destiné aux zones intra-urbaines ou au centre-ville. »
« Complémentarité » du centre-ville et de la zone retail
« L’objectif n’est pas d’attirer des boutiques de vêtements ou des magasins de délicatesses à la Noorderlaan », confirme l’échevin Van de Velde : « Nous pensons plutôt à des magasins de meubles, des garages, un supermarché ou encore un centre de jardinage. Les retailers que nous souhaitons attirer sont complémentaires aux commerces dans le centre-ville. » L’échevin y voit même des avantages pour le centre-ville : « Songez aux nombreuses personnes qui trouveront ici un nouveau job. Ainsi leur pouvoir d’achat augmentera, ce qui sera donc bénéfique pour les magasins de la ville. »
Le grand perdant dans toute cette histoire est le complexe Metropolis, qui perdrait ainsi son parking. Kinepolis a d’ores et déjà entamer une série de procédures judiciaires pour éviter que ne soit mis fin à son bail emphytéotique, mais pour l’instant sans résultat. Un grand point d’interrogation demeure : où iront parquer toutes ces voitures et comment pourra-t-on gérer un trafic encore plus dense au croisement déjà très embouteillé de la Noorderlaan et la Groenendaallaan ?
Traduction : Marie-Noëlle Masure