Si la pandémie de coronavirus a eu impact significatif et durable sur le paysage du commerce de détail, c’est bien le saut quantique du commerce électronique. Plus en amont de la chaîne, cette poussée de croissance entraîne une pression sans précédent sur le marché des entrepôts adaptés et des infrastructures logistiques.
Pas d’arriérés de loyer
C’est ce qui ressort explicitement des résultats de l’un des principaux spécialistes de ce type de biens, WDP. L’année dernière, l’entreprise est parvenue à atteindre ses objectifs de résultats malgré l’incertitude générée par le coronavirus. Et elle est très confiante pour l’année à venir. À tel point que WDP va installer son premier entrepôt en Allemagne, sans lui avoir préalablement trouvé un locataire. « Le marché y est suffisamment attractif », déclare le PDG, Joost Uwents, à De Tijd.
Les bons résultats de WDP sont révélateurs de la tendance générale du marché des biens logistiques. Alors que les acteurs immobiliers redoutaient initialement des arriérés de loyer, ils ont constaté l’année dernière que des sociétés telles que Nike, H&M et Zara avaient massivement investi pour augmenter leur espace de stockage et leur capacité de distribution. Et cette tendance ne devrait pas s’inverser de sitôt.
Si c’est une bonne nouvelle pour les acteurs de l’immobilier, ça l’est moins pour les entrepreneurs qui cherchent encore à accroitre leur capacité logistique. En début du mois, le marché semblait déjà saturé, et les prix sont en hausse constante. Le taux d’inoccupation dans l’immobilier logistique s’élève à peine à 1,5%. Autant dire que tout est plein. Ces 1,5 % d’entrepôts vides sont généralement vides pour de bonnes raisons et ne peuvent pas être utilisés immédiatement.
Des augmentations de prix jusqu’à 10%
La norme pour parler d’un marché en équilibre est un taux d’inoccupation de 5%. Nous en sommes désormais loin. Si on ne parle pas encore d’envolée des prix, les entrepôts et les centres de distribution sur l’axe crucial Bruxelles-Anvers sont devenus près de 10% plus chers l’année dernière.
Ceux qui sont encore à la recherche de biens logistiques ne doivent toutefois pas (encore) désespérer. Les terrains se font rares dans notre pays, mais selon les chiffres publiés par De Tijd, plus de 700 000 m² de biens immobiliers logistiques seront ajoutés au cours des 15 prochains mois. Ceux qui sont prêts à se délocaliser dans le port de Gand ou dans le Limbourg ont encore toutes leurs chances de continuer à s’agrandir.