L’année dernière, les plus de 400 magasins situés dans les gares belges ont généré un chiffre d’affaires cumulé de 23,8 millions d’euros. Il s’agit d’une augmentation de pas moins de 17%, signal pour la SNCB de miser davantage sur le retail.
36.000 m² de surface commerciale
Aujourd’hui, la SNCB dispose de 36.000 m² de surface commerciale dans quatre-vingts gares et répartie en 424 concessions. Ces commerces fonctionnent de mieux en mieux : l’année dernière, ils ont vu leurs ventes augmenter de 17% à 23,8 millions d’euros. Les concessionnaires versent à la SNCB, soit un loyer fixe, soit un montant lié à leur chiffre d’affaires.
« Les gares sont plus jamais the place to be », précise Cédric Blanckaert, responsable commercial à la SNCB, au journal Le Soir. « Le commerce de détail s’intéresse de plus en plus à nos gares, après n’avoir pas réalisé leur potentiel durant de longues années. Un exemple : la gare centrale à Anvers (photo, ndlr.) accueille 1,5 millions de voyageurs tous les mois, par rapport à 1,3 millions de visiteurs au Meir. Il en va de même pour la gare Bruxelles-Midi : elle accueille 2,8 millions de visiteurs tous les mois, contre 1,2 millions visiteurs mensuels dans la Rue Neuve. Et ces chiffres n’incluent même pas les personnes qui entrent dans des gares sans prendre le train. »
La SNCB a donc l’intention d’élargir son offre commerciale ces prochaines années : d’ici 2019, environ 4.000 m² de surface commerciale supplémentaire verront le jour. Les gares ne doivent pourtant pas devenir de véritables centres commerciaux : « Nous devons surtout mieux valoriser notre espace », affirme Blanckaert. Entendez : un meilleur mix qui répond au mieux à la demande des clients.
Des points de retrait aux foodtrucks
En ce qui concerne l’alimentation, le responsable retail pense avant tout à une offre plus saine, comme des produits bio, des bars à salades et des « hamburgers de meilleure qualité », complétée par des bars à café sur les quais (comme dans la gare d’Anvers, de Gand Saint-Pierre et celle de Mons très bientôt). « Nous sommes même en pourparlers avec un chef étoilé français qui souhaite venir en Belgique très bientôt », semble-t-il. Blanckaert voit également un bel avenir pour les points de retrait tant alimentaires – « le défi est de garder ces produits au frais » – que non alimentaires, avec des systèmes de casiers qui émergent partout.
Frappant : la SNCB mise également sur de grands retailers du type Decathlon qui a ouvert un petit magasin de 200 m² dans la gare de Lille (Lille-Flandres). Une telle chose devrait pouvoir être possible chez nous, estime le responsable retail, qui, selon ses propres dires, est en discussion avec une grande chaîne de meubles ainsi qu’un groupe de bricolage. « Les chaînes avec des emplacements de plusieurs milliers de mètres carrés nous demandent de pouvoir leur proposer des surfaces commerciales plus petites pour y installer un point de collecte et y proposer un assortiment limité. »
Et les gares de plus petite taille ? Elles ont également un potentiel : la SNCB mise sur les magasins de proximité avec un mix de journaux et de magazines, des produits alimentaires et un point de collecte, en collaboration avec Ubiway Retail (Hubiz). Blanckaert envisage deux alternatives pour les gares qui n’accueillent pas beaucoup de voyageurs : des automates et des espaces pour des emplacements pour des foodtrucks.