La Russie menace de nationaliser les magasins et les sites de production des marques et entreprises occidentales si celles-ci se retirent du pays. Les activités russes de H&M ou d’Ikea pourraient ainsi tomber entre les mains de Vladimir Poutine.
Saisies ?
Le gouvernement russe réagit aux sanctions imposées par les entreprises et pays occidentaux en raison de la guerre en Ukraine. De nombreuses grandes entreprises occidentales se sont retirées du pays depuis le début de la guerre, temporairement ou non. Parmi elles, plusieurs grands retailers, d’Ikea à H&M en passant par McDonald‘s. Ces entreprises originaires d’« États hostiles » pourraient désormais perdre leurs actifs en Russie.
Un projet de loi a été approuvé au Parlement pour mettre sous curatelle toutes les entreprises dont plus d’un quart du chiffre d’affaires provient d’un pays étranger « hostile », rapporte Reuters. Cela signifierait que l’ensemble de leurs propriétés et unités de production sur le sol russe pourraient être nationalisées : les actifs seraient transférés dans une nouvelle société, dont les actions seraient mises aux enchères.
Menaces vagues
Les entreprises concernées ne pourraient échapper à cette menace que si elles reprennent leurs activités en Russie dans les cinq jours ou vendent elles-mêmes leurs actions, selon un message du parti du président Poutine. « L’objectif est d’éviter les faillites et de sauver les emplois », conclut-il cyniquement.
Peter Vanden Houte, Chief Economist chez ING, doute qu’on en arrive là. La menace porterait principalement sur les entreprises qui quittent définitivement la Russie, a-t-il déclaré dans une réaction à De Tijd. Et très peu d’entreprises annoncent aujourd’hui des mesures aussi radicales. Bien que des marques comme Volkswagen, Apple, Ikea, McDonald’s et H&M figurent nommément dans la liste, il n’est question que d’une suspension temporaire des activités. « La Russie ne nationalisera aucune entreprise de force », assure Peter Vanden Houte. Même si Poutine a souvent montré son côté le plus imprévisible ces derniers temps…