Le retrait annoncé des enseignes River Island et New Look du Meir à Anvers laisse à penser que la rue commerçante est en déclin. Faut-il s’en inquiéter ? Non, estiment certains experts, car la rue commerçante de demain sera bien plus qu’une destination de shopping.
L’expérience vécue prime
Les fermetures de River Island et New Look sur le Meir à Anvers suscitent des questions quant à l’avenir de la rue commerçante. Selon Jorg Snoeck, fondateur de RetailDetail et Nico Volckeryck du SNI, la rue commerçante a encore un bel avenir devant elle, mais elle sera totalement différente de ce que nous connaissons aujourd’hui.
Le Meir – tout comme les autres grandes rues commerçantes – deviendra un lieu d’expérience qui combinera le shopping avec d’autres fonctions. « Les magasins seront des espaces où l’on pourra non seulement faire du shopping, mais également vivre des expériences », affirme Snoeck, co-auteur du livre ‘The Future of Shopping’. A ce titre il cite notamment l’expérience olfactive chez Juttu, la chaîne néerlandaise Granny’s Finest où des séniors tricottent des bonnets et écharpes en compagnie des clients ou encore l’enseigne de sport outdoor Globetrotter à Cologne où l’on peut faire du canoé.
« Destination autre que la vente »
Certains bâtiments auront « une destination autre que la vente », ajoute Volckeryck. « Certains espaces seront occupés par d’autres services, comme des médecins, des dentistes et des prestataires de services ». La transition vers plus d’expériences à vivre est donc nécessaire. De plus, la rue commerçante va se sociabiliser, poursuit-il : « Nous constatons que le client souhaite faire son shopping comme il y a 50 ans. Avec un accueil aimable et un vrai contact social. Les gens en ont assez du smartphone. Je suis convaincu que les magasins sur le Meir et dans les alentours répondront à ce besoin. »
En outre, le shopping touristique reste un atout important pour Anvers. « La principale raison qui attire les touristes à Anvers, c’est le shopping. C’est pourquoi les magasins du Meir doivent être ouverts tous les dimanches », souligne Snoeck. « Il faut savoir que 80% des achats se font encore dans les magasins. Mais, certes, la rue doit évoluer avec son temps.”