Pour la 1ère fois depuis la chute du communisme, la Pologne restreint le shopping dominical dans le retail. L’interdiction se mettra en place progressivement, mais est déjà mal accueillie par les consommateurs, les commerçants et les travailleurs.
L’interdiction de faire son shopping le dimanche
La Pologne, traditionnellement l’un des pays catholiques les plus sévères d’Europe, promulgue une loi qui mènera à une interdiction complète du commerce le dimanche. Les travailleurs ont droit à un ‘quality time’ entre amis et en famille, selon le syndicat Solidarité qui a trouvé un soutien à son projet de loi dans les milieux catholiques et conservateurs.
Cependant, la nouvelle loi soulève beaucoup de controverse. L’opposition libérale craint une perte d’emploi, surtout pour les étudiants qui ne savent travailler que les week-ends. Selon l’association syndicale de coordination, les employés fixes auront également beaucoup plus de travail les vendredis et les samedis.
Cela touche surtout les acteurs majeurs
La fermeture obligatoire le dimanche aura probablement un impact majeur sur les grands retailers et sur les retailers étrangers dont l’essentiel de leurs revenus provient des visites des centres commerciaux de la périphérie urbaine les dimanches. La bonne nouvelle : il est temps de déployer des stratégies alternatives puisque l’interdiction se fera progressivement. Ainsi, le nombre de dimanche par mois durant lesquels les magasins sont ouverts, sera réduit à 2 en 2018, à 1 en 2019 pour ensuite disparaître complètement en 2020.
Par contre, la controverse politique au sujet de cette loi polonaise et la tendance européenne à accroître la liberté commerciale au lieu de la restreindre, donnent à penser qu’il est peu certain qu’une interdiction totale sera réellement effective. Un autre ancien pays communiste ne représente pas un exemple en la matière : en 2015, la Hongrie interdisait le shopping le dimanche et cette loi fût abandonnée encore la même année. Il est peu probable que les Polonais, les deuxièmes plus grands travailleurs d’Europe, abandonnent si facilement les petits voyages commerciaux du dimanche.