En raison d’une inflation élevée, la France reporte à plus tard la disparition prévue des tickets de caisse. Un choix paradoxal, car cela permettrait aux commerçants d’économiser du papier et des frais ?
Les Français tiennent aux tickets
Une abolition générale de l’impression automatique des reçus en papier devait prendre effet le 1er janvier 2023 en France. Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la loi française anti-gaspillage, qui oblige également les magasins, par exemple, à garder leurs portes fermées lorsque le chauffage ou la climatisation sont en marche. Mais au lieu du 1er janvier, la disparition ne sera une réalité qu’à partir du 1er avril.
La ministre du Commerce, Olivia Grégoire, a souligné à Libération qu’elle ne revenait pas sur la mesure, car elle reste importante pour accélérer la transition écologique, mais que le retard est dû au contexte actuel. Les réactions des détaillants et des organisations de consommateurs ont montré que le ticket de caisse reste un moyen important pour de nombreux Français de contrôler leurs dépenses et les prix, surtout en ce moment.
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Douze des quinze organisations de consommateurs avaient même demandé dans un communiqué de presse commun que l’impression du ticket de caisse soit encore systématiquement présentée aux consommateurs. En reportant la date au 1er avril, le gouvernement et les entreprises peuvent désormais mieux communiquer sur le fait que les consommateurs peuvent effectivement toujours demander un reçu imprimé s’ils le souhaitent – mais uniquement à leur propre requête.
D’ailleurs, la mesure ne s’applique pas seulement aux tickets de caisse : les reçus de cartes bancaires, les papiers des distributeurs automatiques, les bons d’achat et les tickets de promotion ou de réduction ne seront plus imprimés d’office. Quelque 30 milliards de tickets et de bons de paiement sont imprimés chaque année en France. Le fait de ne plus les imprimer systématiquement devrait réduire considérablement le gaspillage de papier. Leur petite taille les rend également difficiles à collecter et à recycler, fait observer la ministre Grégoire.