Il ne reste qu’un seul candidat à la reprise de Hema : l’investisseur néerlandais Parcom, soutenu par la famille Van Eerd – propriétaire de Jumbo – entame des négociations exclusives avec les actionnaires de la chaîne. L’ancien propriétaire Marcel Boekhoorn est hors-jeu.
De trois candidats à un seul
Parcom est désormais seul en course dans le dossier Hema : l’investisseur néerlandais l’a emporté sur son adversaire Alteri. Parcom bénéficie du soutien de la famille Van Eerd, propriétaire de la chaîne de supermarchés Jumbo, avec laquelle Hema travaille en partenariat depuis un an. Une gamme limitée de produits Hema est ainsi disponible dans les magasins physiques et la boutique en ligne Jumbo.
Des négociations exclusives ont été entamées avec les créanciers de Hema, qui ont mis la main sur la chaîne de grands magasins au printemps dernier. À l’époque, l’ancien propriétaire Marcel Boekhoorn avait exigé un rééchelonnement drastique de la dette et les investisseurs en avaient profité pour prendre pouvoir. N’ayant pas l’intention de jouer aux retailers, les créanciers s’étaient immédiatement lancés à la recherche d’un nouveau repreneur.
En dehors de Parcom, deux candidats sont longtemps restés en lice : Alteri, l’ancien propriétaire de la société en faillite Intertoys, et une initiative citoyenne de clients et d’(anciens) employés de Hema. Plusieurs initiatives citoyennes s’étaient en effet unies pour former Het Enige Nederlandse Alternatief (HENA) (la seule alternative néerlandaise), mais elles ont rapidement décidé de se contenter d’une participation minoritaire dans le retailer. Marcel Boekhoorn s’était initialement associé à l’offre de Parcom, mais il serait désormais hors jeu, rapporte Het Financieele Dagblad.
Crainte d’abus
Après l’épisode Lion Capital, on craint beaucoup que Hema retombe entre les mains d’investisseurs en private-equity souhaitant surtout dépecer l’icône du retail aux Pays-Bas. Lion Capital avait en effet endetté la chaîne à hauteur de plusieurs centaines de millions d’euros quand il était propriétaire de Hema. Ces dettes seraient à l’origine des difficultés actuelles.
Cette inquiétude pourrait d’ailleurs être une des raisons pour lesquelles Alteri n’est plus impliqué : la faillite d’Intertoys a coûté énormément d’emplois et d’argent aux Pays-Bas, alors qu’en qualité de créancier, l’investisseur en a retiré 41,4 millions d’euros. Et Alteri n’a eu l’enseigne de magasins de jouets en portefeuille que pendant un an et demi.
L’accord avec Parcom n’est cependant pas acquis. Un audit préalable doit encore être réalisé et l’investisseur est toujours à la recherche de financement. Hema publiera ses résultats du dernier trimestre, clôturé au début du mois d’août, la semaine prochaine.