Le scandale du dieselgate a beau avoir éclaté il y a déjà un an et demi, l’enquête est toujours en cours. Hier des enquêteurs ont perquisitionné quelques sites allemands d’Audi et de la maison-mère Volkswagen, alors qu’en France la divulgation d’un rapport compromet gravement Renault.
« Plus de 25 ans de fraude concernant les émissions chez Renault »
Selon un rapport du département de la répression des fraudes du ministère français de l’Economie, qu’a pu consulter l’agence de presse AFP, toute la direction de Renault – y compris le PDG Carlos Ghosn – aurait été au courant d’une fraude concernant les émissions des moteurs diesel et essence, qui dure depuis plus de 25 ans. Les enquêteurs se basent notamment sur les déclarations d’un ex-employé, qui prétend que Renault depuis les années 1990 installait un logiciel permettant de détecter quand la voiture était testée. La première génération de Clio (lancée en 1990) aurait été équipée de ce système, affirme le salarié qui a quitté l’entreprise en 1997.
Auparavant le journal Libération avait déjà évoqué le rapport de la cellule anti fraudes. Le quotidien français écrit qu’il y aurait eu des tricheries avec la quatrième génération de Clio et le modèle Captur (un petit SUV), deux voitures très populaires dans leur segment. N’ayant pas encore accès au dossier, le constructeur automobile français se refuse à tout commentaire sur l’enquête en cours, mais dément d’ores et déjà toute forme de fraude et promet aux autorités sa pleine coopération.
Perquisition chez Audi et VW
Les constructeurs allemands Audi et VW, eux non plus, ne sont pas encore débarrassés du scandale : hier des enquêteurs ont perquisitionné le siège principal d’Audi à Ingolstadt, ainsi que sept autres sites d’Audi et de VW. Une visite d’autant plus pénible qu’à ce moment précis à Ingolstadt Audi présentait ses résultats annuels et projets d’avenir à un groupe de journalistes.
Jusqu’à présent l’enquête semblait viser essentiellement Volkswagen, mais la justice allemande soupçonne également Audi d’avoir joué un rôle central dans le développement du fameux logiciel frauduleux. Pour rappel ce logiciel a été installé dans 11 millions de voitures diesel du groupe VW dans son ensemble. Le scandale a éclaté en septembre 2015.