Le syndicat Setca-BBTK obtient gain de cause dans les tensions qui l’opposent à la direction belge de Decathlon. Le jugement pourrait également avoir des implications pour Delhaize.
Demande unilatérale
Cela fait des années que les syndicats et la direction de Decathlon en Belgique, plus précisément le centre de distribution du détaillant sportif à Willebroek, sont en conflit. Selon les syndicats, il n’y a pas de place pour le dialogue social, le personnel et les représentants syndicaux sont intimidés et des employés ont déjà été licenciés après avoir participé à des actions syndicales.
L’année passée, un nouveau conflit a éclaté et la direction a demandé unilatéralement au tribunal de Malines de lever le blocus. Le tribunal a accepté la demande, donnant également un exemple à Delhaize, qui utilisera la même technique pour briser les postes de grève lors de la lutte contre le franchisage de la chaîne. Dans certaines régions, le tribunal l’a autorisé, tandis que d’autres juges ont estimé que les requêtes unilatérales n’étaient pas autorisées.
Le dialogue social est indispensable
Cependant, deux représentants du Setca-BBTK ont fait appel et, cette fois, le tribunal civil de Malines s’est rangé du côté du syndicat, rapporte La Libre. Le tribunal a déclaré que Decathlon aurait dû formuler une demande normale, et non unilatérale. En outre, la direction aurait dû participer au dialogue social afin d’éviter une grève. Ensemble avec le syndicat ACV, BBTK a déposé une autre plainte pénale en décembre concernant l’absence de concertation sociale chez Decathlon Belgium, mais cet affaire-là est toujours en cours.
« Ce jugement est une condamnation tacite de la direction de Decathlon Belgique et une victoire pour le droit de grève », explique l’avocat Joris De Wortelaer. L’arrêt pourrait également avoir des conséquences pour Delhaize : les syndicats pourraient encore s’opposer à la levée unilatérale des piquets de grève l’année dernière.