Le code-barres cédera bientôt la place à une nouvelle génération de codes-barres. Les détaillants et les fabricants de produits de consommation ont encore quelques années pour s’y préparer. En attendant, les premiers codes QR apparaissent déjà sur les emballages.
L’engagement des consommateurs
En juin dernier, le code-barres a fêté son 50e anniversaire. Toutefois, ce code-barres n’atteindra pas l’âge de la retraite : il y a quelques années, l’industrie mondiale a décidé de le remplacer par une nouvelle génération de codes-barres bidimensionnels : le code QR GS1 ou la data matrix. Ce dernier est déjà utilisé pour les médicaments sur ordonnance.
Pourquoi les marques et les détaillants veulent-ils franchir cette étape ? Parce que le code QR offre de nombreux avantages, explique Jan Somers, CEO de l’organisation de normalisation GS1. « L’engagement du consommateur est la principale valeur ajoutée. Le code est simplement scanné à la caisse, mais les consommateurs peuvent aussi le scanner eux-mêmes avec leur smartphone – pas besoin d’une application spéciale – pour accéder à une foule d’informations sur le produit, les allergènes, le passeport numérique du produit, les coupons, les données d’emballage, etc. »
Premières applications
Un seul code QR renvoyant à des adresses web contenant des données variées : cela signifie plus d’informations dans moins d’espace. La nouvelle génération de codes-barres est également plus précise – même endommagés, ils restent lisibles – et ils peuvent être lus sous un angle plus large et à une plus grande distance.
Les premières applications sont déjà visibles aujourd’hui. Chez Delhaize, on peut déjà voir la data matrix sur la viande. Désormais, les producteurs de vins et spiritueux doivent également communiquer leurs informations nutritionnelles : soit sur l’étiquette, soit sur un support numérique. Filliers est le premier à le faire chez nous. Le producteur de bricolage Varo utilise déjà des codes-barres de nouvelle génération pour fournir plus d’informations sur le produit et la chaîne de bricolage Hubo peut déjà scanner ce code-barres à la caisse.
Traçabilité
À quoi servira donc ce code QR GS1 ? « Une tendance que je constate est que les gouvernements demandent qui se cache derrière les produits », explique M. Somers. « Qui met ce produit sur le marché, est-il conforme à nos lois ? Les places de marché veulent également pouvoir vérifier si leurs partenaires commerciaux sont autorisés à vendre leurs produits. Les problèmes posés par les sites web chinois sont bien connus. Ont-ils un certificat CE pour les jouets ? Avec le code QR, les douanes n’ont qu’à le scanner. Avec ce que l’on appelle les « références vérifiables » derrière le code, ils peuvent rapidement vérifier cela dans une base de données centrale ».
C’est ainsi que la traçabilité de bout en bout devient une réalité : de quel agriculteur provient votre café ? Regardez la législation européenne sur la déforestation. Les détaillants et les fabricants doivent être en mesure de prouver que leur produit n’a pas contribué à la déforestation, et ils doivent donc avoir accès à ces informations. En résumé, c’est tout un nouveau monde qui s’ouvre, avec de meilleures garanties en matière de sécurité, de santé, de contrefaçon… Un autre avantage pour le commerce de détail est l’efficacité opérationnelle et logistique. »
« Le mariage entre le code-barres et l’internet »
Le data matrix et le code QR font la même chose en termes de contenu. « Les fabricants peuvent choisir celui qu’ils veulent mettre sur l’emballage, mais la plupart des entreprises optent pour le code QR GS1 pour la simple raison qu’il est immédiatement accessible aux consommateurs. »
« C’est le mariage entre le code-barres et l’internet. Ce n’est pas une technologie complexe. Nous avons déjà bien communiqué avec les grands détaillants à ce sujet. J’aime lancer un appel aux marques : faites-le. Si vous opérez dans le domaine du « near-food » ou du « non-food », vous courez le risque que le passeport numérique du produit approche à grands pas. Pensez aux détergents, aux jouets, aux textiles, aux meubles… Ce sont de grands secteurs. Il y a aussi la réglementation européenne sur les déchets d’emballage. Il est temps de donner aux consommateurs un accès direct à ces informations. »