Dans une lettre ouverte, plusieurs entreprises (filiales) américaines, dont Patagonia et Danone, ont appelé le secteur international des entreprises à ne pas se laisser guider uniquement par la maximisation des profits. La lettre a été adressée au ‘Business Roundtable’, un groupe de pression dont font partie Amazon et Apple notamment.
« Le succès, mais éthique »
La lettre ouverte a été publiée dimanche dans le New York Times et est une initiative d’une trentaine d’entreprises certifiées B (Benefit corporation), dont Natura et Ben & Jerry’s. Le mouvement B Corp y défend une façon plus éthique de faire des affaires. La lettre s’adresse directement aux PDG qui sont membres de l’influent groupe de lobbying Business Roundtable qui regroupe 181 des plus grandes entreprises américaines. Jeff Bezos (Amazon) et Tim Cook, PDG d’Apple (photo), font partie du BRT.
« Nous faisons partie d’une communauté d’entreprises certifiées B qui empruntent le chemin du capitalisme des parties intéressées », déclare la lettre ouverte. « Nous sommes des entreprises prospères qui répondent aux normes les plus élevées en matière d’impact positif avéré pour nos employés, nos clients, nos fournisseurs, les communautés et l’environnement. Nous travaillons avec un meilleur modèle d’affaires qui nous permet, et pourrait aussi vous permettre, de combattre la pensée à court terme et nous donner la liberté de prendre des décisions qui équilibrent le profit et l’objectif. »
Pas de paroles, mais des actes
Cette lettre ouverte permet à B Corp de répondre immédiatement à un changement de cap au sein du BRT. Dans une déclaration officielle de la semaine dernière, le groupe de lobbying a revu en profondeur sa définition d’ « objectif d’une entreprise ». Alors que « faire du profit pour les actionnaires » a été au centre et était même la seule préoccupation pendant longtemps, la nouvelle définition inclue également des objectifs ‘plus doux’ tels que le souci du personnel et de l’environnement.
Andrew Kassoy, co-fondateur du B Lab en charge de la croissance du mouvement B Corp, a déclaré au Guardian que la déclaration du BRT était « un moment à marquer d’une pierre blanche ». « Nous sommes face à un changement culturel majeur qui montre aussi que certaines des plus grandes multinationales américaines reconnaissent le problème de la primauté des actionnaires. La lettre ouverte défie les membres du BRT d’agir et d’aller au-delà des simples mots repris dans la déclaration. »