Le drame se poursuit dans les rues commerçantes britanniques : la chaîne de grands magasins Marks & Spencer supprimera 7 000 emplois supplémentaires au cours des trois prochains mois, soit près d’un dixième de ses effectifs. Le département mode de l’enseigne a été le plus durement touché par la crise du coronavirus.
Suppression d’emplois
L’épidémie oblige Marks & Spencer à prendre des mesures douloureuses : après avoir annoncé en juillet qu’il licencierait 950 personnes dans le cadre d’un ambitieux programme de restructuration, le détaillant veut maintenant réduire encore plus drastiquement les postes au sein de l’entreprise. Cette décision entrainera la suppression de 7 000 emplois dans les magasins, la direction régionale et le centre de soutien. Parmi ceux-ci, bon nombre d’entre eux s’en iront de manière volontaire ou partiront en retraite anticipée, d’autres fermetures de magasins ne sont (pour l’instant) pas au programme. En outre, le détaillant souhaite également recruter de nouveaux profils dans le cadre de la poursuivre de la numérisation.
Les employés restants devront dans tous les cas travailler de manière beaucoup plus flexible. Le multitasking deviendra la norme : les mêmes équipes dirigeront aussi à la fois les départements alimentation et mode. Les employés devront également recourir davantage à la technologie pour améliorer l’efficacité. À cette fin, M&S travaille en étroite collaboration avec Microsoft.
Croissance en ligne
Cette restructuration survient en raison des chiffres de vente dramatiquement bas : le chiffre d’affaires enregistré par les départements mode et décoration d’intérieur a chuté de 39 % au dernier trimestre. Les magasins des centres-villes et des centres commerciaux ont été les plus touchés. M&S doit s’adapter à l’évolution des comportements d’achat : maintenant que les citoyens travaillent davantage à la maison et sortent à peine, la vente d’habits plus formels s’est effondrée. Une augmentation de 2,5 % des ventes d’alimentation ne peut pas compenser cette perte.
En outre, le détaillant souligne la grande incertitude quant à l’évolution de la pandémie et l’impact des mesures de « distanciation sociale ». Cependant, les ventes en ligne sont en hausse : au cours des huit dernières semaines, le commerce électronique a même représenté 41 % du chiffre d’affaires total des segments mode et décoration d’intérieur. 68 % des commandes sont désormais livrées à domicile, contre 29 % l’année dernière.
Marks & Spencer n’est pas le seul détaillant britannique à souffrir gravement de la pandémie : la chaîne de grands magasins Debenhams se bat actuellement pour sa survie et a licencié 2500 autres postes la semaine dernière dans l’attente d’une éventuelle liquidation. Des collègues de secteur comme John Lewis et WH Smith ont également annoncé des milliers de pertes d’emplois.