Chez Selfridges, les consommateurs peuvent désormais louer des vêtements, les faire réparer ou les acheter d’occasion : la chaîne britannique de grands magasins voit la pandémie de coronavirus changer définitivement les comportements d’achat et lance un ambitieux projet de durabilité.
Question d’expériences
« Projet Earth », tel est intitulé le nouveau plan quinquennal grâce auquel Selfridges veut devenir plus attrayant pour les jeunes consommateurs dont les achats sont plus lourdement influencés par les principes éthiques et écologiques. Le programme débute par une série de projets pilotes et d’expériences durant lesquels la chaîne de grands magasins collaborera avec quelque 300 marques dans le but de découvrir comment réinventer certains modèles de vente au détail.
Par exemple, le détaillant encouragera l’utilisation de matériaux durables, tels que le coton biologique ou le nylon fabriqué à partir de déchets marins. D’ici 2025, Selfridges souhaite même utiliser exclusivement des ingrédients et des matériaux provenant de sources durables. Tous les emballages en plastique seront recyclables, réutilisables ou compostables d’ici là. Sur la plateforme de seconde main Resellfridges, les acheteurs peuvent acheter des vêtements « vintage » et proposer leurs propres articles à la vente en échange de bons d’achat. En collaboration avec le spécialiste Hurr Collective, le grand magasin lance également un service de location permettant de louer des pièces pendant quatre à vingt jours.
La transparence dans les affaires
L’épidémie de coronavirus a accéléré la demande en durabilité, déclare la directrice Anne Pitcher : « Je pense que la pandémie a fait changer tout le monde d’avis et pour de bon. » Mme Pitcher observe une évolution qui va bien au-delà du simple passage du shopping physique au shopping en ligne : « Les consommateurs feront leurs achats auprès d’entreprises en qui ils ont confiance, des entreprises qui choisissent de faire ce qui est bien au lieu de se contenter de gagner de l’argent, et des entreprises qui font preuve de transparence dans leurs activités. »
Selfridges n’est pas le seul détaillant à considérer comme prometteur le marché croissant de la location et de l’occasion : son collègue John Lewis a récemment lancé un service de location de meubles et ouvert une marketplace dédiée aux produits de seconde main. Une telle initiative similaire a également déjà été observée chez Ikea. H&M teste lui aussi le potentiel d’un service de location et de réparation dans un magasin pilote à Stockholm.