Colruyt ferme sa boutique en ligne non-food Collishop mais poursuit l’activité par le biais de filiales plus clairement définies comme Dreambaby. Les ventes généralistes de produits non-food s’arrêteront sur la plateforme à partir du 9 novembre, bien que le détaillant de Halle souligne que Collishop Professional continuera d’exister et qu’aucun emploi ne sera perdu.
« Pas une mesure d’économie »
L’avenir appartient aux spécialistes du web, dit-on chez Colruyt : les ventes en ligne se concentreront sur Dreambaby, Dreamland, Fiets ! et le spécialiste du textile de bain et de lit MyUnderwear24. Les magasins Colruyt assureront eux-mêmes les ventes des produits alimentaires (« Cuisine et Art de la table »). Il ne s’agit pas d’une mesure d’économie, souligne-t-on à Halle : le groupe continuera d’investir dans l’e-commerce, mais par le biais de « concepts de magasins adaptés » et clairement définis, à même de répondre à « l’évolution des besoins des consommateurs ».
La boutique en ligne Collishop a démarré en 1983 et est devenue, selon le détaillant de Halle, l’une des plus grandes boutiques en ligne belges. Mais afin de clarifier la structure du Groupe Colruyt, l’enseigne de grande distribution se concentrera désormais sur ses porte-étendard clairs que sont Dreambaby, Dreamland, Fiets! et MyUnderwear24. Collishop se repliera sur les services aux entreprises et aux crèches.
Le réseau de points d’enlèvement Collishop dans les magasins Colruyt ne sera pas non plus supprimé : il continuera à être utilisé pour l’enlèvement des commandes passées sur les autres boutiques en ligne. Par conséquent, le groupe ne prévoit pas d’impact significatif sur son chiffre d’affaires. Les ventes en ligne ne représentent de toute manière « que » 5 % du chiffre d’affaires du commerce de détail du groupe Colruyt (hors carburants), et passent principalement par Collect&Go.
Non rentable
« Dans l’e-commerce électronique, on voit apparaître d’une part quelques très grandes plateformes internationales, et de l’autre côté du spectre, des spécialistes. Dans notre stratégie, nous avons choisi de nous concentrer sur les catégories dans lesquelles nous voulons vraiment être pertinents », a déclaré Dieter Struye, Directeur Non-Food, à RetailDetail. « Donc au lieu de proposer un assortiment plus large de produits comme Collishop, nous avons choisi de nous spécialiser. C’est dans cette direction que nous voulons aller. » Dieter Struye dit croire énormément au volet omnichannel : « La combinaison de l’expérience proposée dans nos magasins physiques d’une part et de la commodité du commerce électronique d’autre part va encore gagner en importance à l’avenir. »
« Ce n’est pas un secret : Collishop n’a pas été rentable ces dernières années », admet-il, « et nous n’avons pas identifié de possibilités de retrouver de la rentabilité à court terme. Quand on opère des choix stratégiques, il faut oser être honnête dans l’intérêt de ses parties prenantes et affecter ensuite ses ressources là où elles peuvent être utiles. C’est donc un moyen de préserver durablement la rentabilité de nos activités non-food : nous estimons que nous avons intérêt à passer par des spécialistes, afin d’être à la fois pertinents et rentables. »
400 points d’enlèvement
Des changements sont-ils prévus dans l’approche omnichanel des magasins spécialisés non-food au sein du groupe Colruyt ? « Nous y travaillions déjà : ces spécialistes sont déjà en ligne et nous allons maintenant y concentrer nos ressources et notre attention. Nous croyons également en la force du groupe, avec plus de 400 points d’enlèvement pour les produits non-food. Nous allons continuer à les développer. » La fermeture de Collishop peut entraîner une certaine perte de chiffre d’affaires pour le groupe, mais quand vous n’êtes pas rentable et vous ne vous sentez pas utile pour le client, il faut faire des choix, poursuit Dieter Struye.
Colruyt a récemment investi dans ses activités non-food avec l’acquisition de Fiets!, et plus récemment en augmentant sa participation dans la chaîne de mode ZEB. Le groupe étudie-t-il des possibilités d’étendre encore son écurie de spécialistes en procédant à de nouvelles acquisitions ? « Il n’y a aucun projet concret, mais si des opportunités intéressantes se présentent qui s’inscrivent dans l’écosystème du groupe Colruyt et sont pertinentes pour le client, nous sommes intéressés. Le meilleur exemple en est Fiets!, dans lequel nous avons investi l’année dernière. »