A partir du 25 août l’hypermarché Géant Casino d’Angers sera ouvert le dimanche après-midi jusqu’à 21 heures. Et ce sans caissier : les syndicats parlent d’un contournement du repos dominical et craignent la fin du job de caissier.
Une primeur de taille
A partir de la fin de ce mois l’hypermarché d’Angers ne fermera plus à 12h30 mais à 21h, sans perturber le repos dominical du personnel. Pour ce faire le groupe a remplacé quatre caisses automatiques vieillissantes par huit exemplaires hypermodernes et a fait appel à une société externe qui le dimanche après-midi enverra trois vigiles et une animatrice sur place. « Les besoins des consommateurs se modifient », explique la direction. « Ils souhaitent avoir accès à un maximum de produits au moment où ils sont disponibles. Nous devons adapter notre offre à cette évolution ».
Le Géant Casino ‘La Roseraie’ est le tout premier hypermarché en France à être ouvert le dimanche après-midi avec ce dispositif. Auparavant le distributeur avait déjà testé un système similaire dans plus de 80 magasins de petit et moyen format. A Lyon, Marseille et Montpellier un test est en cours dans trois magasins fonctionnant de la sorte 24h sur 24. Mais pour un hypermarché le tout automatique est une primeur de taille.
Méfiance des syndicats
Les syndicats pour leur part déplorent cette initiative : « Après l’ouverture des jours fériés, du dimanche matin, maintenant le tout automatique. Mais jusqu’où iront-ils ? », s’interroge la CFDT. L’Unsa pour sa part parle de « la poursuite d’une politique de désacralisation du dimanche ».
La secrétaire générale de Force Ouvrière se montre plus nuancée : « On est pour que les humains restent chez eux le dimanche, et de ce point de vue, c’est une très bonne chose que la technologie prenne le relais », commente Laurence Gilardo dans Le Courrier de l’Est. « Mais si on se projette plus loin, on prend le risque que les clients s’habituent au tout automatique et que nos emplois disparaissent à terme. C’est une grosse inquiétude. »
Les 115 employés de l’hypermarché concerné eux aussi s’inquiètent : « On sait bien que la technologie finira par prendre notre place, même si je suis convaincue qu’on aura toujours besoin d’un peu d’humain », réagit l’un d’eux. La direction de son côté souligne que « le lien social est une valeur forte, et ça le restera à l’avenir ».