Carrefour acquiert une participation minoritaire de 17% dans le site de ventes flash Showroomprivé. Le groupe de supermarchés français veut accroître sa portée numérique et sa part non alimentaire. L’ex-actionnaire Conforama y perd des plumes.
« Nouvelle étape dans l’accélération de notre stratégie numérique »
L’entreprise française Showroomprivé est le deuxième acteur du secteur des ventes privées en Europe et propose à ses membres la vente temporaire de produits de marque à prix réduit. Carrefour acquiert la totalité des actions de la chaîne de produits ménagers Conforama, filiale du groupe Steinhoff, pour un montant de 79 millions d’euros.
L’accord s’inscrit dans la stratégie des deux parties de développer une offre omnicanal, peut-on lire dans un communiqué de presse. Les deux entreprises vont dorénavant collaborer ensemble notamment dans le domaine commercial, marketing, logistique et celui des données. « Ce partenariat est une nouvelle étape dans l’accélération de notre stratégie numérique au sein d’une approche omnicanal », déclare Alexandre Bompart, PDG de Carrefour. « Il permet également à Carrefour de pénétrer le marché de la vente privée et de renforcer son offre. »
Des ventes privées dans un supermarché ?
Cette collaboration permet également à Showroomprivé de travailler de façon plus axée sur l’omnicanal, déclarent les fondateurs Thierry Petit et David Dayan. Cependant, ils ne précisent pas comment les ventes privées deviendront plus omnicanal dans la pratique.
Le duo fondateur conserve la majorité des voix à l’assemblée générale de Showroomprivé et détient près d’un tiers du capital. Carrefour reçoit 13,7% des droits de vote. L’accord doit encore être approuvé par l’Autorité de la concurrence française.
Une perte financière de 78 millions d’euros pour Conforama
Il est frappant de constater que Carrefour débourse à peine la moitié du prix demandé par Conforama pour les actions Showroomprivé. Au mois de mai, Conforama avait payé 27 euros par action, soit un total de 175,4 millions d’euros, pas moins de 78 millions d’euros de plus que le montant mis sur table par Carrefour.
Déjà à l’époque, l’intention de Showroomprivé était de croître à l’international via le réseau de magasins Conforama, en utilisant les points de vente comme points de retrait. L’assortiment et le réseau d’achat de Conforama auraient également permis à Showroomprivé d’organiser des ventes privées. Quant au retailer en produits ménagers, il souhaitait à son tour bénéficier de l’expertise numérique et mobile de l’équipe de Showroomprivé.
Depuis, la maison-mère Steinhoff est confrontée à des difficultés financières à cause de la mise à jour d’un grand scandale financier. Des administrateurs judiciaires devraient être nommés cette semaine suite à ces rebondissements. Pour garantir l’avenir de la chaîne, il faut trouver 200 millions d’euros très rapidement. Cette situation explique la vente hâtive de Showroomprivé à Carrefour.