Personne n’a enregistré une croissance aussi soutenue que Bol.com en Belgique depuis le début de la crise sanitaire. Bien que les consommateurs ne cessent de réduire leurs dépenses, la part de l’e-commerce continue de grandir.
Le magasin de proximité revit
Comment les Belges consomment-ils depuis le début de la crise sanitaire ? ING a cherché à la découvrir à partir des transactions bancaires des six derniers mois. Avant tout, les Belges dépensent de moins en moins : en août, leurs dépenses totales étaient encore inférieures de 8 % à celles de l’année précédente. Bien qu’il soit nettement meilleur que la chute de 29 % enregistrée pendant le confinement, ce résultat montre que la reprise n’est pas totale.
Les dépenses de voyages ont baissé de plus de moitié (53 %) cet été, alors que les dépenses dans les restaurants et les cafés ont retrouvé le niveau de l’an dernier. Certains segments du commerce de détail, en revanche, semblent pouvoir bénéficier de la crise sanitaire : dans les supermarchés, les caddies sont plus remplis malgré une fréquentation en baisse, tandis que les magasins de proximité enregistrent une nette croissance.
Les dépenses dans les magasins de proximité et les magasins spécialisés locaux ont ainsi augmenté de 14 % ces derniers mois. Une telle croissance n’est pas uniquement la conséquence de la crise sanitaire, reconnaît ING. Le Covid-19 a également forcé les magasins locaux à adopter massivement le paiement sans contact. Nous ne pouvons pas enregistrer les paiements en espèces dans les magasins de quartier, au contraire des paiements par carte bancaire », peut-on lire dans De Standaard.
Croissance de 50 % pour l’e-commerce
Mais le grand gagnant de la crise sanitaire est sans conteste l’e-commerce. Pendant le confinement, les Belges ont dépensé 83 % de plus sur Bol.com, Amazon et Zalando, les trois plus grandes boutiques en ligne du pays. Pendant l’été, la hausse par rapport à l’année dernière s’est maintenue à 53 %.
Bol.com fait encore nettement mieux avec une hausse des ventes de 88 % parmi les clients d’ING cet été par rapport à la même période en 2019. Chez Amazon et Zalando, l’augmentation des dépenses en juillet et août plafonne à 32 % et 39 % respectivement. Peut-être le lancement de Bol.com en français n’y est-il pas étranger, pense-t-on chez ING. Le nombre de transactions sur la plate-forme en ligne a également progressé de 60 % presque chaque mois.
Une enquête commandée par MasterCard et Buyway confirme la croissance de l’e-commerce : un Belge sur cinq déclare acheter plus en ligne qu’avant le confinement. C’est particulièrement le cas des moins de 35 ans : 67 % font au moins un achat en ligne par mois. Les ventes en ligne ont également augmenté de plus de moitié chez les commerçants qui possédaient déjà une boutique en ligne (63 %). Un quart des retailers ont développé une boutique en ligne à la suite du confinement.
Préférence pour les magasins physiques
Toutefois, cette tendance ne signifie pas que les Belges n’apprécient plus les magasins physiques. Au contraire, la préférence pour le magasin physique a augmenté de 54 % à 63 % après le confinement. Étonnant : alors que 42 % des commerçants estiment que le canal de vente n’a pas d’importance, 62 % des consommateurs disent préférer un point de vente physique. Selon eux, ils offrent davantage de garanties en matière de qualité des produits (62 %) et de sécurité de paiement (50 %)
Le changement de comportement des consommateurs va néanmoins se maintenir pendant un certain temps, a expliqué Charlotte de Montpellier, économiste chez ING Belgique, dans De Tijd : « La pandémie continue à peser lourdement sur le comportement d’achat des Belges. La situation est loin d’être normale et il est probable que la reprise économique sera longue et très lente. »