Des boîtes mail et des pages publicitaires à la télé et la radio débordant de promotions ‘Black Friday’ : cette année pas moyen d’échapper au festival de la ristourne. « Black Friday est un Golden Friday pour le commerçant belge », se félicite Comeos.
Pulvérisation de records
Ce vendredi à 17h30 le spécialiste des paiements électroniques Worldline avait déjà traité 5,6 millions de transactions électroniques, soit 10% de plus que vendredi dernier (jusqu’à minuit), voire même 19% de plus que la journée entière du Black Friday en 2016. Dans le journal Het Laatste Nieuws Marjolein Verkerk de bol.com parle même « de la meilleure journée de vente de notre histoire : nous avons été surpris de voir le nombre de visiteurs déjà présents sur notre site juste après minuit. Nous avons traité des centaines de milliers de commandes, des centaines par minutes. »
Selon la fédération du commerce et des services Comeos, le Black Friday 2017 a pulvérisé tous les records : « Les résultats provisoires dépassent toutes nos attentes », affirme le CEO Dominique Michel. « Cela prouve que le concept est beaucoup plus large que les soldes traditionnelles qui concernent surtout l’habillement. Il s’agit certes d’une action unique qui concerne tous les secteurs possibles. Le consommateur ne peut être que gagnant. »
Un sondage téléphonique du Syndicat Neutre pour Indépendants auprès de 208 commerçants indépendants qui ont participé au Black Friday révèle que leur chiffre d’affaires a augmenté d’en moyenne 14% par rapport à un vendredi normal. Les webshops et commerces qui combinent un point de vente physique et online ont vu leur chiffre d’affaires grimper de respectivement 23% et 18%. « Il est incroyable de constater qu’en un an de temps le Black Friday a évolué d’un phénomène de niche à un événement bien établi », commente Christine Mattheeuws, présidente du SNI.
Et le festival de la ristourne n’est pas encore terminé : aujourd’hui, demain et lundi (‘Cyber Monday’) les réductions continueront de pleuvoir.
Des voix critiques
Pourtant le phénomène du Black Friday suscite également des critiques. « Il est difficile de ne pas y participer, mais ce festival des réductions ne fait qu’empiéter sur les marges des commerçants », écrit les journal néerlandais FD. « Il est difficile de déterminer dans quelle mesure [Black Friday] génère des revenus supplémentaires ou s’il s’agit seulement d’un décalage du chiffre d’affaires. Nous ne disposons pas de chiffres fiables, mais les experts estiment que le chiffre d’affaires supplémentaire généré lors du Black Friday est limité. C’est surtout un moment de fidélisation du client. »
Christine Mattheeuws du SNI semble suivre ce raisonnement : « Les grandes chaînes misent pleinement sur Black Friday, ce qui oblige les petits commerçants à y participer eux aussi », explique-t-elle dans le journal Het Laatste Nieuws. « Mais nous devons veiller à ne pas exagérer avec ces périodes de réductions, car si elles se succèdent trop rapidement, le consommateur attendra ces période-là pour faire ses achats et les commerçants parviendront trop peu à vendre au prix plein. » Dans ce cas des situations comme en France, où certains retailers boycottent le Black Friday et vont même jusqu’à fermer leur site ce jour-là, risquent de se produire aussi chez nous.