Cela fait la deuxième fois que le fabricant de jouets Mattel rejette une offre publique d’achat non sollicitée de son concurrent américain MGA Entertainment. Le créateur de Barbie a pourtant connu des temps meilleurs.
Des conditions sévères
Issac Larian, le PDG de MGA, lançait une première offre publique d’achat non sollicitée l’an dernier, sans succès. Depuis, « les problèmes de Mattel n’ont fait qu’empirer », précise l’homme qui a également tenté de reprendre des centaines de magasins de jouets de l’ancien Toys’R’Us l’an dernier, en vain. Aujourd’hui, le producteur de Bratz, L.O.L. Surprise et Little Tikes s’adresse à nouveau au fabricant de Barbie, Fisher Price, Hot Wheels et American Girls, écrit le Los Angeles Times.
Larian n’a pas divulgué le montant de l’offre (il propose que ce prix soit déterminé par un banquier d’affaires ou un autre intervenant extérieur connaissant le secteur), mais il promet aux actionnaires de leur verser « une prime » en plus du cours actuel de l’action.
Mattel a une fois de plus rejeté la tentative de rapprochement : le conseil d’administration du géant du jouet a décidé à l’unanimité « que la proposition ne s’inscrit pas dans l’intérêt de l’entreprise et de ses actionnaires ». Le fait que Larian ait assorti son offre de certaines conditions sévères – il souhaite notamment devenir directeur et PDG de Mattel et tous les administrateurs doivent s’en aller « sans compensation supplémentaire » – peut avoir joué un rôle dans cette décision.
Mattel dans la tourmente
Avec un chiffre d’affaires de près de deux milliards de dollars, MGA Entertainment doit reconnaître la supériorité de Mattel, même si cela fait trois ans qu’elle enregistre un chiffre d’affaires en baisse et qu’elle se trouve dans le rouge. L’an dernier, l’entreprise a essuyé une perte de 531 millions de dollars sur un chiffre d’affaires de 4,5 milliards de dollars.
Mattel éprouve également des difficultés en bourse. Au cours des 12 derniers mois, le cours de l’action a chuté de pas moins de 37%. Si, il y a cinq ans, le cours de l’action était encore à un niveau record de 40 dollars, en début de semaine, il était à peine à 10,81 dollars. La nouvelle que MGA, l’entreprise non cotée, ait une fois de plus montré de l’intérêt dans l’entreprise, a fait progresser l’action de 6,38%, même si le chemin est encore long pour Barbie & Co.