La pandémie de coronavirus entraîne une baisse des loyers des magasins qui dépasse les prévisions : les experts immobiliers observent des baisses de 20 à 40 % dans différentes régions.
Taux d’inoccupation pour l’instant limité
Jusqu’à présent, la plupart des agents immobiliers estimaient une diminution des loyers d’environ 15 %, en particulier dans les centres commerciaux et les centres-villes. Mais selon un sondage de De Tijd, l’impact de la crise du coronavirus a été sous-estimé. « Dans de nombreux quartiers, des baisses de prix de 20, 30 et 40 % sont la règle plutôt que l’exception », explique John Collin, de l’agence immobilière CBRE, au journal. Des villes comme Gand et Malines s’en sortiraient mieux qu’Anvers et Hasselt.
La pression est plus forte dans les rues commerçantes et les centres commerciaux, où le prêt-à-porter est prépondérant : le secteur de la mode est en effet mis à mal par le coronavirus. Ce sont principalement les grandes surfaces qui sont moins populaires. Les magasins de périphérie tiennent bon : ils sont surtout tenus par des détaillants actifs dans des secteurs moins vulnérables, comme l’électroménager ou le bricolage. Le taux d’inoccupation reste pour l’instant limité, mais il s’agit peut-être d’un effet temporaire des mesures de protection prévues par le gouvernement. Certaines enquêtes montrent en effet que jusqu’à un détaillant sur cinq (principalement indépendant) souhaiterait arrêter.
Les loyers des magasins ont été en constante augmentation ces trente dernières années. Le fait qu’ils soient désormais en baisse ne s’explique pas uniquement par le coronavirus, mais aussi par la forte augmentation du e-commerce, qui pousse de nombreuses chaînes à examiner leur portefeuille de magasins sous un angle critique. Une reprise rapide du marché de l’immobilier commercial après la crise du coronavirus semble donc peu probable.