Le Belge dépense moins en nourriture
« Le Belge surveille ses dépenses. Ainsi, durant le premier semestre, les ventes de produits alimentaires ont reculé de 1%. Jusqu’à l’an passé, cela n’était encore jamais arrivé, mais la tendance semble à présent se confirmer », observe Dominique Michel, administrateur délégué de Comeos. « Le consommateur a modifié son comportement d’achat et les commerçants ont dû s’adapter rapidement. Les gros achats sont toujours reportés autant que possible – jusqu’à ce que les articles soient mis en promotion. »
« Même si la Belgique s’en sort mieux que nos pays voisins », dixit le porte-parole de Comeos, Peter Vandenberghe, Comeos qualifie « le début d’année de catastrophique. » Au mois de mars par exemple le secteur de l’alimentation a connu une baisse de ses volumes de 2%, la mode -11% et le DIY jusqu’à -12% (mais ce en partie en raison du mauvais temps).
A partir du mois d’avril la situation s’est améliorée et au mois de juin le secteur du retail enregistrait une hausse de son chiffre d’affaires de 2,7%. L’été ensoleillé a stimulé les ventes dans le secteur de la mode et du DIY, alors que d’autres secteur, notamment l’électro, ont également repris.
2.400 emplois supprimés
Malgré cette reprise, l’emploi dans le retail est en recul de 0,6% : sur un total d’environ 400.000 employés dans le secteur, cela équivaut à la perte de quelque 2.400 jobs. « Je crains que l’emploi ne continue de reculer car les marges des commerçants sont fortement sous pression », estime Dominique Michel.
« Les plus petits acteurs ne peuvent souvent faire face et sont dès lors contraints de mettre la clé sous la porte. Par conséquent, le nombre de faillites ne cesse d’augmenter. Les plus grands acteurs doivent quant à eux compenser cette réduction des marges en rognant sur leurs dépenses, notamment en matière d’investissements mais aussi d’emplois », poursuit-il.
Pourtant ces dernières années l’emploi dans le commerce de détail a connu une croissance continue : ainsi entre 2008 et 2012 11.000 nouveaux jobs ont été créés. « Aucun autre secteur ne peut présenter de tels chiffres. » Par ailleurs le profil des personnes recrutées change. Suite au succès de l’e-commerce par exemple on observe une augmentation du nombre de spécialistes ICT travaillant dans le retail.
Un pacte de compétitivité, sans hausse de la TVA !
Pour inverser la tendance, Comeos plaide à nouveau pour un pacte de compétitivité visant à réduire les coûts salariaux. Une baisse de 1% des coûts salariaux pourrait générer 1% de jobs supplémentaires dans le retail, estime Comeos.
Mais cette baisse des coûts salariaux ne peut être financée par une hausse de la TVA, ajoute immédiatement la fédération : cela ferait fuir les consommateurs et les inciterait à faire leur shopping au-delà de la frontière. Selon les calculs de Comeos, une hausse de la TVA de 1% impliquerait la perte de 5.000 jobs par an dans le commerce.
Traduction : Marie-Noëlle Masure