Comment s’en sortent les rues commerçantes en période de pandémie de coronavirus ? Quelles sont les principales destinations de shopping aujourd’hui ? L’absence de touristes pendant près de deux ans et la généralisation du télétravail donnent lieu à des changements surprenants.
Jusqu’à 50 % de visiteurs en moins
Quelles sont les rues commerçantes les plus fréquentées en Europe ? Si de célèbres artères internationales sont généralement en haut de la liste, comme Oxford Street à Londres et les Champs-Élysées, la période d’un an et demi de pandémie de coronavirus a bouleversé le classement.
Presque partout, la fréquentation des rues commerçantes cette année a diminué de moitié, voire de deux tiers, par rapport à la période pré-coronavirus (2019), selon un échantillon de Locatus calculé un jour de septembre 2021. À Amsterdam et à Paris, la fréquentation n’a pas atteint 40 % des chiffres antérieurs. C’est toutefois la période où nous avons eu un avant-goût du soi-disant Royaume de la liberté, vous vous en souvenez.
Utrecht et Anvers se démarquent
Cependant, certaines villes s’en sortent étonnamment bien. On constate ainsi qu’Utrecht devance Amsterdam et Rotterdam en tant que ville commerçante hollandaise, grâce à son regain de popularité et à sa bonne accessibilité. D’autres villes européennes de taille moyenne ont également bénéficié du télétravail et de la nécessité d’une consommation plus locale. Manchester et Bilbao ont ainsi fait leur entrée dans le top 40 des rues commerçantes les plus fréquentées, selon un rapport de BNP Paribas Real Estate en partenariat avec Locatus.
Dans le classement de cette année, Anvers (Meir) est également loin devant la Rue Neuve de Bruxelles, occupant respectivement la 13e et la 32e place. Les mesures de lutte contre le coronavirus de Bruxelles, plus strictes à l’époque, y sont peut-être pour quelque chose. En règle générale, selon Locatus, les villes qui attirent de nombreux touristes étrangers connaissent le plus fort déclin, tandis que les localités où le tourisme national est important s’en sortent mieux. Les rues commerçantes comptant des supermarchés font également mieux que les autres. Il s’avère par exemple que le Meir a beaucoup mieux résisté que la Schuttershofstraat et la Huidevettersstraat, pourtant « à la mode ».
L’Allemagne et la Scandinavie épargnées
Les villes allemandes et scandinaves, en revanche, semblent avoir été épargnées par l’impact du coronavirus. À Cologne, le nombre de passants n’a presque pas bougé. Les cinq rues commerçantes présentant la plus faible baisse (moins de 20 %) se trouvent toutes en Allemagne et en Scandinavie. Non seulement elles ont moins souffert des restrictions liées au coronavirus cet automne, mais ce sont également des villes à vocation plus régionale et, surtout pour l’Allemagne, des endroits où les achats en ligne sont moins courants.
Afin d’augmenter l’attractivité des villes à l’avenir, BNP Paribas Fortis croit en l’importance des événements et en de nouveaux investissements pour rendre les centres-villes plus agréables. La banque entrevoit partout des projets pour des villes plus vertes, avec des transports en commun mieux connectés, un meilleur réseau de pistes cyclables et des zones apaisées ou sans voitures. L’utilisation mixte des bâtiments devient la norme en Europe : les acheteurs, les travailleurs et les résidents cohabitent et doivent créer un nouveau flux constant.
Ci-dessous la liste des rues commerçantes les plus fréquentées en Europe (septembre 2021) :
- 1. Cologne – Schildergasse : 77 200 visiteurs
- 2. Londres – Oxford Street : 72 200
- 3. Munich – Kaufingerstraße : 69 800
- 4. Francfort – Sail : 64 300
- 5. Madrid – Gran Via : 60 800
- 6. Londres – Regent Street : 56 900
- 7. Milan – Corso Vittorio Emanuele II : 54 600
- 8. Cologne – Hohe Strasse : 48 000
- 9. Barcelone – Av. del Portal de Angel : 46 900
- 10. Paris – Av. des Champs-Élysées : 45 500
// - 13. Anvers – Meir : 41 700
- 32. Bruxelles – Rue Neuve 29 200
- 38. Utrecht – Oudegracht : 25 500