Investissement d’environ 460 millions d’euros
Jusqu’il y a dix ans La Samaritaine était un grand magasin de luxe comparable aux Galeries Lafayette et au Printemps, mais depuis les années 1990 l’enseigne était en déclin. En novembre 2000 LVMH (le groupe de luxe qui détient notamment Louis Vuitton) a mis sur table quelque 230 millions d’euros pour l’acquisition d’une participation de 51% dans le grand magasin mythique. Toutefois cinq ans plus tard le temple du luxe s’était vu contraint de fermer ses portes pour des raisons de sécurité. Il faut savoir que le célèbre bâtiment art déco n’avait subi aucun travaux de transformation depuis le début du siècle dernier.
C’est pourquoi LVMH (propriétaire à 100% depuis 2010) a décidé d’entamer une vaste phase de rénovation d’une durée cinq à six ans. Outre un centre commercial de luxe de 26.000 m², le site comprendrait également un hôtel de luxe de la chaîne LVMH ‘Cheval Blanc’, 20.000 m² de bureaux et à la demande de la ville une centaine de logements sociaux et une crèche.
Le projet total, dont le coût est estimé à environ 460 millions d’euros, s’étendrait sur une surface de 70.000 m², allant de la Seine à la rue de Rivoli (menant vers le Louvre), et générerait 2.100 emplois.
Une façade en verre ondulé
Mais très vite le projet de LVMH a suscité de nombreuses contestations, notamment concernant la démolition de plusieurs immeubles datant du 18ème et 19ème siècle. A présent la polémique porte sur la façade donnant sur la rue de Rivoli : fin 2012 la ville de Paris, après avoir longuement hésité, a finalement donné son feu vert à une façade en verre ondulé, imaginée par le prestigieux bureau d’architectes japonais Sanaa.
Les opposants s’étaient rendus au tribunal estimant que ce ‘rideau de douche’ – comme le surnomment ironiquement ses adversaires – ne s’insérait pas harmonieusement dans le quartier du style Haussman du 18ème et 19ème siècle. Après avoir déjà convaincu le tribunal de première instance à la mi-mai, les plaignants ont également obtenu gain de cause en appel.
LVMH se dit « vivement étonné » par le jugement et compte se pourvoir en cassation. Le projet – certes après de longues discussions et les adaptations nécessaires – avait pourtant obtenu le soutien de la ville de Paris, du ministère de la Culture et des architectes des Bâtiments de France, souligne le groupe de luxe, qui n’a nullement l’intention de modifier ses plans.