Faut-il déjà se préparer à un Noël virtuel ? Le confinement ouvre grand les cheminées à Jeff Bezos, a déclaré la Fédération française du commerce (FCD), mais même sans confinement, la hotte de Saint-Nicolas pourrait ressembler étrangement à une caisse bol.com.
Premier Noël virtuel
Les Britanniques prévoient de célébrer leur premier véritable Noël virtuel cette année. Alors qu’ils ont dépensé 53,15 milliards de livres dans les magasins et 25,43 milliards en ligne l’an dernier, une étude commandée par le prestataire de services logistique ParcelHero prévoit maintenant une inversion des ratios en 2020 : les Britanniques devraient commander pour 39,41 milliards de livres en ligne dans le cadre de leurs achats de fin d’année.
Cela impliquerait que les achats en ligne dépasseraient les achats en boutiques pour la première fois de l’histoire, car en raison des conséquences économiques de la crise sanitaire, peu d’observateurs du retail pensent encore que les consommateurs dépenseront plus cette année que l’année dernière. Rappelons en passant que ces prévisions datent d’avant les dernières mesures de confinement.
Novembre, le mois des bonnes affaires
En ligne, novembre semble d’ailleurs devenir le mois des bonnes affaires par excellence, y compris en Belgique. Selon BeCommerce, on avait plus vendu en ligne en novembre de l’année dernière que pendant n’importe quel autre mois, en partie en raison des grandes journées internationales de réductions Black Friday et le Cyber Monday. L’an dernier, le Black Friday avait rapporté en ligne et en un jour 63 % de plus que toute la première semaine de soldes. Même le premier week-end d’action du Bel Friday, destiné à encourager les consommateurs à acheter des produits belges, est obligé de déménager sur le net pour le dernier jour, le 2 novembre.
Dans des pays comme l’Angleterre et la France, le gouvernement espère pouvoir autoriser les achats physiques pour la Noël en levant le confinement le 1er décembre, mais en Belgique, les boutiques devront attendra la mi-décembre avant de pouvoir relever les volets. Alexander De Croo espère encore sauver Noël avec une évaluation à mi-parcours pour les magasins le 1er décembre au plus tard et un vibrant appel à soutenir les entrepreneurs locaux, mais cela sera-t-il suffisant ?
La lettre à GrandSaint.com
Les grands détaillants en ligne sont prêts à accueillir à bras ouverts les clients. « L’affaiblissement des petits commerces et de la grande distribution va laisser le champ libre à des acteurs comme Amazon », affirme la FCD (Fédération française du commerce et de la distribution) qui prévient que le confinement pourrait toucher « 20 à 25% » des 700 000 salariés.
Jeff Bezos acquiesce, l’eau à la bouche : « Les clients sont plus nombreux que jamais à acheter leurs cadeaux de fin d’année à l’avance, ce qui n’est qu’un des signes qui suggèrent que nous aurons droit à une fin de l’année inédite. » Entre-temps, les Chinois sont déjà passés à l’offensive sur un autre front : du 1er au 3 novembre, Alibaba a lancé un week-end des bonnes affaires supplémentaire en guise d’échauffement au célèbre Festival des Célibataires du 11.11, un week-end monstre pour les ventes en ligne.
Deux fois plus de bonnes affaires, donc, alors que bol.com annonce aujourd’hui son intention de faire sortir Saint-Nicolas de la cheminée : cette année, les enfants pourront s’épargner la peine d’écrire une lettre à l’ancienne et simplement établir la liste de leurs souhaits dans une application mobile. Et le tout avec des contenus audio et vidéo interactifs, de la reconnaissance d’images, la voix de l’actrice Barbara Sarafian pour la partie néerlandophone et des vidéos de tous leurs jouets préférés, bien sûr. « Cela permettra aux parents d’acheter plus facilement le bon cadeau », prennent-ils la peine de préciser.