Amazon a enregistré un CA record et a généré un bénéfice de 2,1 milliards de dollars (1,7 milliard d’euros) au 4ème trimestre: 69% de plus que prévu, et ce grâce à la technologie vocale d’Alexa et aux services cloud d’Amazon Web Services.
Un cadeau fiscal de 789 millions de dollars
Il est plus clair que jamais qu’Amazon s’enrichit grâce à la technologie, et non au retail. Au cours du quatrième trimestre, le bénéfice opérationnel d’Amazon a grimpé à 2,1 milliards de dollars, par rapport à 1,3 milliards de dollars l’année dernière. Ainsi, l’entreprise dépasse ses attentes les plus folles qui, en octobre, tablaient encore sur un bénéfice opérationnel de 1,65 milliards de dollars (1,3 milliards d’euros).
Il faut dire que les mesures fiscales américaines ont procuré un avantage fiscal de 789 millions de dollars (650 millions d’euros) à Amazon, ce qui représente une sérieuse contribution au bénéfice net. Le chiffre d’affaires trimestriel a augmenté de 38% à 60,5 milliards de dollars (49 milliard d’euros).
Le chiffre d’affaires net a progressé de 31% à 177,9 milliards de dollars (135 milliards d’euros) sur l’ensemble de l’année 2017. Le bénéfice a cependant baissé de 2% à 4,1 milliards de dollars (3,3 milliards d’euros).
La technologie vocale Alexa prend un envol vertigineux
Le dirigeant Jeff Bezos précise que les ventes d’Amazon Echo et d’autres appareils équipés de l’assistant vocal Alexa ont été encore meilleures que prévues. Il est possible qu’autant d’appareils Alexa aient été vendus en un an de temps que d’appareils Kindle vendus durant toute une décennie, selon le média professionnel Ars Technica. Amazon souhaite dès lors doubler ses investissements dans la technologie vocale.
« Nous avons enregistré des ventes record d’appareils avec un très haut niveau d’engagement de la clientèle, dont le voiceshopping en pleine croissance, une progression du nombre de fonctionnalités, davantage de partenaires avec lesquels nous collaborons et nous avons rapidement accru le nombre de compétences », affirme le CFO Brian Olsavsky.
La nouvelle intelligence artificielle rapporte beaucoup
L’intelligence artificielle et la technologie sont extrêmement importantes pour le géant de Seattle, comme le démontrent les résultats du département Amazon Web Services. Ces services cloud et technologiques pour d’autres entreprises et retailers (dont d’importantes multinationales comme Unilever, Kellogg’s et le concurrent Netflix parmi sa clientèle) engendrent un chiffre d’affaires de 5,1 milliards de dollars (4,1 milliards d’euros).
AWS a enregistré une croissance de son chiffre d’affaires de 45% et un bénéfice de 1 milliard d’euros. Cela s’explique en partie par le lancement de nombreux nouveaux services, dont une multitude d’applications d’intelligence artificielle. Amazon fait notamment référence à Amazon Recognition Video, un outil d’analyse vidéo qui est très probablement utilisé dans le supermarché sans caisse Amazon Go. La superette de haute technologie tant attendue a ouvert ses portes au grand public le mois dernier et les premières réactions sont d’ores et déjà très positives.
Amazon, de retailer à acteur technologique
Amazon devient de plus en plus un acteur technologique, mais l’entreprise reste déficitaire dans le domaine de la distribution internationale. Le chiffre d’affaires net international hors services AWS s’élève à 54 milliards de dollars (+23%), mais les pertes augmentent pour atteindre une perte opérationnelle de 3 milliards de dollars (2,4 milliards d’euros). En Amérique du Nord, le chiffre d’affaires net a progressé de 33% à 106 milliards de dollars (85 milliards d’euros), ce qui correspond à un bénéfice opérationnel modeste de 2,8 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros).
En d’autres termes, le retail continue de coûter très cher à Amazon : les frais d’expédition ont progressé de 33% sur base annuelle et atteignent les 7,3 milliards de dollars (5,9 milliards d’euros) au quatrième trimestre. Durant ce même quatrième trimestre, la vente retail en ligne a atteint les 35,3 milliards de chiffre d’affaires (28 milliards d’euros). Les magasins physiques – y compris les supermarchés Whole Foods – ont enregistré un chiffre d’affaires de 4,5 milliards de dollars (3,6 milliards d’euros).