Le revirement stratégique d’Amazon, qui consiste à ne plus produire ses propres produits exclusifs mais à les faire fabriquer par des tiers, tourne à plein régime. Fin 2018, le géant du e-commerce avait déjà conclu 223 contrats exclusifs.
Développer des marques de distributeur coûte « trop cher »
Le fait qu’Amazon ait changé son fusil d’épaule l’année dernière en ne fabriquant plus de produits exclusifs sous sa ou ses propres marques, est dû aux coûts trop élevés liés à l’ensemble de l’opération. Le groupe a alors décidé d’accorder les ressources disponibles à la promotion de ces marques privées et à la conclusion d’accords d’exclusivité avec des producteurs existants pour le développement de nouveaux produits. Bien sûr, les produits exclusifs (uniquement disponibles chez Amazon) restent indispensables pour se démarquer de la concurrence.
Le site internet américain spécialisé RetailDive a pu se procurer un rapport du bureau d’études de marché Gartner L2, qui démontre qu’Amazon a désormais plus de partenaires exclusifs que de marques de distributeur : 223 contre 119. Les principales catégories sont les produits d’épicerie, les produits de santé et de beauté et les appareils ménagers.
En échange des coûts de développement que les partenaires doivent prendre en charge eux-mêmes, ces marques auront non seulement accès à la plateforme Amazon et sa vaste clientèle ainsi qu’à l’ensemble du dispositif de distribution (« livré dans les deux jours dans tous les Etats-Unis »), elles bénéficieront également d’une ristourne de commission. Alors que les vendeurs tiers ‘standards’ qui veulent vendre leurs produits par l’intermédiaire d’Amazon doivent parfois verser jusqu’à 20 % de commission à la société de Jeff Bezos, les ‘Amazon Exclusives’ ne paient que 5 %.