Plusieurs des plus grands retailers et producteurs de denrées alimentaires au monde (dont Amazon, Ikea, Inditex et Unilever) promettent un transport maritime totalement décarboné d’ici 2040.
Chiffres clés
L’initiative « Cargo Owners for Zero Emission Vessels » (propriétaires de cargaisons pour des navires zéro émission) regroupe neuf entreprises qui veulent peser de tout leur poids pour inciter les entreprises de logistique à atteindre la neutralité carbone. Ces entreprises veulent également unir leurs efforts pour explorer les possibilités d’innovation et rendre le transport décarboné accessible grâce à leurs économies d’échelle. Leur raisonnement : aucun propriétaire de cargaison n’a à lui seul suffisamment d’influence sur le marché pour imposer un tel changement.
« Comme tous les secteurs de l’économie mondiale, la logistique maritime doit rapidement se débarrasser de toutes ses émissions de carbone si nous voulons résoudre la crise climatique. Et les multinationales seront des acteurs clés dans la création de transports propres. Nous félicitons les signataires de notre ambitieuse déclaration d’intention pour leur leadership et nous invitons les autres propriétaires de cargaisons et gouvernements à nous rejoindre », a déclaré Dan Porterfield dans un communiqué de presse. Il est président de l’Aspen Institute, l’initiateur de « coZEV ».
Autant d’émissions que le Japon
« En rejoignant des partenaires, des entreprises et des organisations qui partagent la même philosophie, nous pouvons lancer un mouvement fort », dit-on chez IKEA. « Il s’agit d’une étape importante pour attirer l’attention sur l’objectif d’un secteur maritime sans émissions. Nous voulons que notre détermination soit claire et qu’elle inspire confiance à toutes les parties. »
Le défi que les neuf entreprises tentent de relever est en effet immense. Les porte-conteneurs émettent un milliard de tonnes de CO2 par an, soit à peu près autant que l’Allemagne et le Royaume-Uni réunis. Si les porte-conteneurs étaient un État à part entière, ils constitueraient le cinquième plus gros émetteur de carbone au monde (à égalité avec le Japon).
Mais l’Institut Aspen se montre optimiste : « À court terme, le secteur peut réduire ses émissions de 50% en naviguant moins vite et en faisant appel à l’énergie éolienne. » L’initiateur met toutefois en garde : « Vu la durée de vie des navires, la transition vers des transports sans émissions doit commencer immédiatement si nous voulons atteindre l’objectif fixé pour 2050. »