Amazon détruirait quelque trois millions d’articles neufs chaque année. La marchandise invendue stockée depuis trop longtemps dans ses centres distribution atterrirait à la poubelle.
Stocks invendus
Dans un reportage sous couverture, l’émission Capital sur la chaîne française M6 dévoile la destruction à grande échelle de produits et stocks invendus dans les centres de distribution d’Amazon. Un journaliste, qui s’était fait embaucher comme travailleur dans un entrepôt à Saran (près d’Orléans) y a vu des conteneurs destinés à la destruction de produits invendus, notamment des jouets, des téléviseurs, … et autres.
Il s’agit de produits de vendeurs externes proposés sur la place de marché d’Amazon, mais stockés dans et livrés depuis les centres de distribution du géant du e-commerce. Le contrat d’Amazon avec les vendeurs tiers stipule que les stocks invendus leur seront soit renvoyés ou seront détruits. Ainsi les produits en stock depuis trop longtemps atterrissent à la poubelle.
Selon des sources syndicales, ces neuf derniers mois 293.000 articles auraient été détruits dans l’entrepôt de Chalon-sur-Saône, l’un des plus petits centres de distribution d’Amazon en France. Par extrapolation on pourrait en déduire que chaque année quelque 3 millions de produits sont potentiellement détruits dans l’ensemble des centres de distribution français. La destruction se fait dans des incinérateurs ou dans des décharges d’enfouissement.
Vers une économie circulaire
En France le reportage a suscité l’indignation : « Ecologiquement inacceptable et choquant », déplore la secrétaire d’Etat française à la Transition écologique, Brune Poirson. Une loi sur l’économie circulaire, qui d’ici peu sera votée au Parlement français, devrait mettre fin à ce genre de pratiques.
« Des entreprises, comme Amazon par exemple, ne pourront plus jeter des produits qui sont encore consommables », précise Poirson. Elles ne pourront plus rendre des produits impropres à la vente et devront chercher elles-mêmes des solutions. Si elles ne respectent pas ces règles, elles seront sanctionnées. Les plateformes et places de marché seront responsables de la fin de vie des produits.
Amazon pour sa part dit tenter de limiter au maximum les retours et prétend faire dons des produits encore utilisables, mais impropres à la vente, à des organisations caritatives, telles que les banques alimentaires. Par contre l’e-tailer ne parle pas des stocks invendus. Entretemps une pétition a été lancée appelant Amazon à offrir les marchandises encore utilisables à des familles dans le besoin.