Lazada, la plus grande plateforme de commerce électronique d’Asie du Sud-Est, a des projets européens. Son propriétaire, Alibaba, veut introduire la place de marché en ligne en Europe, maintenant que les Chinois ont encore resserré leur emprise sur l’aéroport de Liège.
Course avec Shopee
Le groupe Alibaba envisage d’introduire sa filiale d’Asie du Sud-Est, Lazada, en Europe. La place de marché en ligne est le plus grand acteur du commerce électronique en Asie du Sud-Est et comptait plus de 159 millions de clients actifs en 2021. L’entreprise, fondée il y a dix ans par Rocket Internet, s’est fixé un objectif de 300 millions d’ici 2030. L’accélérateur berlinois était également à l’origine de Zalando et HelloFresh, mais en 2016, Alibaba a racheté la majorité des parts de Lazada.
L’Europe devient soudainement intéressante pour Lazada, car son grand rival Shopee semble s’étouffer sur le continent. L’année dernière, le sosie d’AliExpress, Shopee, a été lancé en Pologne, en Espagne et en France, mais déjà en mars de cette année, la plateforme s’est retirée du marché français en raison de faibles perspectives de croissance. Alibaba pense qu’elle peut avoir plus de succès car elle dispose d’une forte position logistique à Liège. En novembre de l’année dernière, Alibaba a ouvert une nouvelle plateforme centrale à l’aéroport pour sa branche logistique Cainiao, qui, selon elle, est la plus grande de ce type en Europe.
Besoin de l’étranger
Lazada veut se différencier en Europe de sa formule sœur AliExpress en agissant davantage comme une place de marché locale avec des commerçants et des partenaires commerciaux européens, au lieu de l’offre essentiellement chinoise d’AliExpress. James Dong, le PDG de Lazada Thaïlande, dirigera cette initiative, rapporte Reuters.
Il est important pour Alibaba de cibler l’expansion à l’étranger alors que la croissance intérieure chinoise ralentit. Le géant de la technologie doit faire face à de nouveaux venus puissants tels que Pinduoduo et Douyin, la sœur de TikTok, mais aussi au renforcement des réglementations qui limitent le pouvoir des méga-détaillants en place. La concurrence s’intensifie également sur le marché de l’Asie du Sud-Est.