Après Amazon, Alibaba annonce lui aussi un chiffre d’affaires record : les ventes en ligne ont augmenté de 38 % au cours du trimestre écoulé, grâce notamment à la célèbre Fêtes des Célibataires. Mais l’ombre du gouvernement chinois plane toujours sur le groupe.
779 millions de clients
AliExpress et Alibaba, la société mère de Tmall, ont enregistré un chiffre d’affaires de 221,1 milliards de yuans (28,4 milliards d’euros) au cours des trois derniers mois de 2020, en hausse de 37 %. Les prévisions des analystes sont également dépassées. Ce chiffre d’affaires provient principalement des grands sites d’e-commerce, notamment en Chine même, qui ont enregistré une croissance de 38 % à un record de 195,5 milliards de yuans (25,15 milliards d’euros).
Alibaba a atteint 779 millions de clients actifs au cours du trimestre, grâce en partie à la célèbre Fête des Célibataires : le plus grand événement commercial au monde a généré pour 75 milliards de dollars de commandes, reléguant ainsi le Black Friday loin derrière. La campagne s’était pour la première fois étalée sur plusieurs week-ends et Alibaba avait proposé de nouveaux services.
Le rival chinois d’Amazon voit également sa rentabilité progresser. Le bénéfice net total a atteint 10,2 milliards d’euros, mais surtout : la division « cloud » affiche son premier EBITA positif. Le pôle logistique Cainiao a également clôturé le trimestre des cash-flows opérationnels positifs.
Gouvernement
Cet enthousiasme est toutefois terni par des inquiétudes persistantes suscitées par l’ingérence du gouvernement chinois chez les principaux groupes technologiques du pays. Alibaba et son fondateur Jack Ma, en particulier, se sont accroché les autorités chinoises cet automne, après que Ma, grand amateur d’interventions médiatiques, a critiqué le durcissement de la réglementation. La filiale financière Ant a subitement annulé son introduction en Bourse et Jack Ma a disparu pendant plusieurs mois.
Dans une volonté d’apaisement, Daniel Zhang a certes expliqué que la surveillance renforcée était avant tout une occasion de réévaluer et d’améliorer le fonctionnement interne, mais Reuters affirme que l’entreprise est toujours passible d’amendes pouvant atteindre 10 % du chiffre d’affaires s’il est établi qu’elle a commis des infractions. Daniel Zhang admet également ne pas être encore en mesure d’évaluer pleinement l’impact de l’échec de l’introduction en Bourse d’Ant. Alibaba va néanmoins émettre 5 milliards de dollars d’obligations nouvelles.