John Lewis a été autorisé à convertir 45 % de son flagship store sur la célèbre Oxford Street de Londres en espaces de bureaux. L’opération doit permettre à l’enseigne de renouer avec les bénéfices.
Circonstances exceptionnelles
Présent dans la capitale britannique depuis 1864, John Lewis a été autorisé par le conseil communal de Westminster à réduire considérablement sa surface de vente. Parmi ses arguments, le conseil communal évoque des « des circonstances exceptionnelles », rapporte RetailGazette. Le détaillant peut désormais convertir 45 % de sa surface commerciale en bureaux, ce qui correspond dans la pratique à six étages (du troisième au huitième) de son magasin d’Oxford Street.
Actuellement, il y vend principalement des produits de cuisine et de salle de bains, des appareils électriques, des jouets et des livres. À l’avenir, la partie commerciale ne comprendra plus que le sous-sol, le rez-de-chaussée, le premier et le deuxième étage.
La semaine dernière, Debenhams a également décroché le permis de bâtir nécessaire pour convertir en bureaux une partie des quatrième et cinquième étages de son flagship store de Londres. Reste à savoir qui louera ces nouveaux bureaux. Car la crise sanitaire se fait également sentir sur ce marché.
Déficitaire
En partie grâce à cette conversion, la chaîne de grands magasins espère en tout cas renouer avec les bénéfices. Sur le premier semestre de cette année, la société mère de John Lewis et Waitrose a enregistré une perte d’exploitation brute de 55 millions de livres (61 millions d’euros), un résultat proche de celui enregistré sur la même période il y a un an.
Sharon White, présidente de John Lewis, a déjà indiqué qu’elle envisageait de réduire la taille de ses magasins. Elle pourrait non seulement les convertir en bureaux, mais aussi transformer certains magasins – en tout ou partie – en logements.
L’idée de réduire le réseau de magasins est également très présente chez les autres retailers. Les grandes chaînes cherchaient déjà optimiser leurs surfaces commerciales avant la crise sanitaire : le développement de l’e-commerce pesait déjà sur le nombre de visiteurs et le rendement des magasins physiques. Des acteurs omnicanaux comme Amazon ont ainsi décidé de transformer des magasins physiques en hubs logistiques et en centres de distribution, tandis que des chaînes comme H&M ferment leurs points de vente les moins performants. La pandémie et la croissance de l’e-commerce qu’elle provoque ne font qu’accélérer cette tendance.