La chaîne de magasins de jouets, Maxi Toys, demande la protection contre ses créanciers. L’entreprise a connu des difficultés financières l’année dernière à la suite d’un bref rachat par le fonds d’investissement portugais Green Swan, mais le coup de grâce vient maintenant de la crise du coronavirus.
Des mois sans financement
Maxi Toys a demandé l’ouverture d’une procédure en réorganisation judiciaire au tribunal de l’entreprise de Mons, afin d’obtenir la protection contre ses créanciers, annonce le détaillant. « C’est avec beaucoup de regrets, après des années de travail acharné et de combat pour Maxi Toys, que je dois prendre cette décision. Mais en entamant cette procédure, je protège maintenant l’entreprise pour assurer l’avenir du plus grand nombre possible d’employés et de magasins », déclare le PDG, Alain Hellebaut, à la rédaction de RetailDetail.
Après près de 30 ans passés auprès de Blokker Holding, Maxi Toys a été repris au début de l’année dernière par le fonds d’investissement portugais Green Swan. Depuis lors, la société n’a pas pu bénéficier de financements pourtant essentiels, explique le PDG : « Après des mois d’activités sans financement des stocks, notre stock a atteint un niveau historiquement bas ». En septembre 2019, le nouveau propriétaire de Blokker, Michiel Witteveen, avait repris la chaîne de magasins jouets, mais le mal est fait : faute de financement, les stocks de la période de fin d’année n’ont pas pu être achetés à temps et Maxi Toys a dû entamer la période des fêtes (qui représente 50 % du chiffre d’affaires annuel) avec à peine 70 % de stock.
Perte d’un temps précieux
L’intégration de la chaîne de magasins, Bart Smit, fortement déficitaire, par Green Swan et la pression exercée sur les ventes en 2019 ont également contribué au fait que Maxi Toys clôture l’année avec une perte, et ce, « pour la première fois de son histoire », explique Alain Hellebaut. La crise du coronavirus est la goutte d’eau qui fait déborder le vase : depuis le 14 mars, l’entreprise a perdu quelque 30 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit une baisse de 93 % par rapport à la même période l’année dernière.
Malgré le soutien de certains acteurs importants comme Sogepa en Belgique et la Banque de France, le détaillant n’a pas obtenu de financement à temps pour le fonds de roulement. Il semble que les banques soient peu enclines à prendre des risques et que leur aide se fasse (trop) attendre. « Nous avons perdu un temps précieux », affirme-t-il : « Comment le commerce de détail peut-il fonctionner dans ces circonstances ? » C’est une question que le fondateur de RetailDetail, Jorg Snoeck, s’est également posée : d’autres détaillants encore pourraient se retrouver dans la même situation, avait-il également déclaré.
Garder les magasins de jouets physiques
Néanmoins, les magasins Maxi Toys ouvriront le 11 mai et rien ne changera ni pour les clients ni pour les employés. Dans les mois à venir, la chaîne espère trouver des investisseurs ou des financements pour sauvegarder le plus grand nombre possible de magasins et d’employés. Après tout, les magasins de jouets physiques ont toujours leur place dans le secteur, estime M. Hellebaut : à l’exception des Pays-Bas, la part des ventes en ligne ne dépasse pas 40 % dans les autres pays. Les achats impulsifs et le service restent importants pour l’entreprise, déclare le PDG.
En France, Maxi Toys souhaite également entamer la procédure de réorganisation judiciaire, mais cela ne sera possible qu’après le 11 mai. La chaîne compte au total plus de 200 magasins et 1200 employés en Belgique, en France, au Luxembourg et en Suisse.