La question se posait déjà depuis un certain temps chez Colruyt Group, alors que le PDG, Jef Colruyt, approchait l’âge symbolique de 63 ans : qui allait lui succéder ? Un sujet qui est devenu une priorité suite à un important article de De Tijd, spéculant ouvertement sur les successeurs potentiels.
63 ans ou l’âge officieux de la retraite
Au sens strict, Jef Colruyt n’a pas encore dépassé sa de péremption en tant que PDG de l’un des plus grands groupes de supermarchés en Belgique. Mais il existe une règle tacite selon laquelle, à 63 ans, les hauts responsables de l’entreprise cèdent la place à des cadres plus jeunes. Et il se trouve que Jef Colruyt a atteint aujourd’hui même l’âge magique, bien qu’officieux, de la retraite.
Jef Colruyt est toujours resté évasif au sujet de sa succession. Oui, il y a un plan, même un plan B et un plan C. Non, son successeur éventuel n’a pas encore été informé. Et il s’est refusé à communiquer un calendrier précis. « Cela ne vous regarde pas », a-t-il répondu aux journalistes curieux.
De nombreux candidats à la succession
Et donc, ce week-end, De Tijd a essayé de lever le mystère. Sans grand succès. Pour la simple raison qu’il y a beaucoup de candidats successeurs au sein de l’entreprise, sans parler de candidats providentiels externes a groupe.
De Dirk Van den Berghe (qui avait auparavant travaillé chez Delhaize et Walmart) récemment nommé administrateur aux membres de la famille comme Griet Aerts et Lisa, la fille aînée de Jef, en passant par les cadres internes comme Jo Wilemyns, Stefaan Vandamme et Stefan Goethaert : Colruyt peut prendre de nombreuses directions.
D’un côté, c’est une bonne chose : le successeur sera choisi en fonction des besoins de l’entreprise et non par manque de solutions. Mais, revers de la médaille : l’avenir proche de l’entreprise est quelque peu incertain.
Secteur et modèle économique sous pression
Une incertitude qui n’est pas vraiment la bienvenue à l’heure où le secteur est soumis à une forte pression en raison de la hausse des prix chez les fournisseurs, et où Colruyt doit trouver un nouvel élan. Non pas que le groupe soit en mauvaise posture, mais il est clair que le modèle qui l’a propulsé ces dernières décennies, fondé sur la garantie des prix les plus bas, n’est plus adapté.
Les raisons sont évidentes : La concurrence est féroce, avec des nouveaux acteurs comme Albert Heijn et Jumbo qui exercent une forte pression sur le modèle des prix les plus bas à coups de grosses actions promotionnelles. Dans le domaine du commerce électronique également, il faut faire des choix : Colruyt s’aventurera-t-il encore dans les livraisons à domicile (coûteuses), et quelle garantie de prix le plus bas est la bonne sur le web mondial ? Et le détaillant doit-il adapter son modèle de magasin, maintenant que la crise du coronavirus a clairement révélé que les magasins de proximité et citadins sont plus adaptés aux besoins actuels de la société ?
Jef Colruyt prépare-t-il encore quelque chose avant de passer le flambeau ? Nous ne sommes pas dans sa tête. Mais la question de la succession est désormais une priorité dans l’ordre du jour.