Les fortes identités sont récompensées, y compris dans le commerce de détail. Hier soir, lors d’une soirée RetailDetail Night bien remplie, les marques qui ont pris des risques dans cette « année en affaires courantes » ont été célébrées et saluées.
Le côté japonais de Jef Colruyt
Qu’est-ce que les Japonais et Colruyt ont en commun ? Ils ont tous les deux une identité claire, déclare Jef Colruyt. Le CEO du groupe Colruyt, qui vient, par hasard (mais vraiment), d’être élu « Captain of Year 2019 », est monté sur scène pour présenter une keynote décalée sur la culture de « son » entreprise. Selon Jef Colruyt, être unique fait maintenant entièrement partie des valeurs du groupe Colruyt.
Ainsi, il rêve, par exemple, d’être neutre en carbone d’ici 2030. Être optimiste n’est pas simplement l’archétype de Colruyt, comme l’a montré un exercice de réflexion pour définir la culture et l’identité de l’entreprise. Pourquoi un tel exercice de réflexion est important ? Quand l’entreprise était encore petite, elle comptait de fortes personnalités qui donnaient l’exemple et façonnaient ainsi sa culture, explique Jef Colruyt. Mais maintenant qu’elle compte plus de 29 900 employés, tout le monde doit être un ambassadeur.
Selon le CEO, c’est surtout en ces temps marqués par les réseaux sociaux et les fake news qu’il est bon de savoir qui on est : c’est aussi utile pour les choix que doit faire l’entreprise. Ainsi, pour Colruyt, être tourné vers l’humain, c’est offrir un environnement et une société agréable tandis que le groupe de vente au détail, de par son caractère unique et rationnel, est loin d’imiter le comportement des autres.
Meilleurs acteurs de l’année en affaires courantes
Kruidvat a lui aussi été récompensé pour son caractère unique. La chaîne de drogueries peut se targuer d’avoir été élue magasin préféré des Belges, le nouveau prix, non commercial, décerné par les consommateurs pour lequel les Belges ont immédiatement voté en masse. ZEB est reparti, quant à lui, avec le tout aussi nouveau Customer Centricity Award, grâce à l’utilisation intelligente des données par le détaillant. Le prix de la brochure de l’année est revenu à Casa, qui, selon le jury, mise de plus en plus sur le contenu et l’inspiration dans ses brochures.
Pas mal, pour ce que Gino Van Ossel appelle « l’année des affaires courantes ». 2019 ressemblait beaucoup aux années précédentes a déclaré le professeur de la Vlerick Business School dans son rapport annuel. Une fois de plus, un certain nombre de détaillants ont disparu de la rue commerçante, des changements de direction ont eu lieu et les remises et restructurations se sont enchainées.
Le retail est en liquidation
Pour le professeur de marketing, c’était aussi l’année du 1 +2 gratuit : Le Black Friday promet d’être un grand jour, parce que le consommateur reste avide de chasse aux bonnes affaires, au regret de ceux qui l’envient. Mais n’est-ce pas aussi la faute du secteur du commerce de détail, qui habitue le consommateur à tout acheter avec des réductions ? Et les détaillants le font eux-mêmes, de nos jours, de nombreuses chaînes sont en liquidation et changent de mains à des prix cassés.
Mais Gino Van Ossel conseille de continuer, avant tout, à investir. Il souhaite au secteur trois choses pour une année 2020 réussie : d’agréables clients, beaucoup de créativité et une énergie débordante. RetailDetail prend déjà ce conseil à cœur avec l’ouverture, l’an prochain, d’un tout nouveau laboratoire vivant dédié au retail, sur le Meir à Anvers : ses 5 500 mètres de superficie permettront aussi bien aux détaillants, qu’aux marques et aux consommateurs de découvrir par eux-mêmes l’avenir chez Foster et dans le Retailhub 2.0.