Le commerce électronique a donné un sérieux coup de pouce à Walmart pendant la crise du coronavirus. Les ventes en ligne ont presque doublé, tandis que la fermeture des restaurants a également incité les Américains à acheter davantage de nourriture.
De grandes attentes pour la variante Prime
Walmart a enregistré des chiffres plutôt frappants au cours du trimestre précédent marqué par la crise sanitaire : le bénéfice net du plus grand groupe de supermarchés du monde a augmenté de 75 % pour atteindre 6,5 milliards de dollars (5,45 milliards d’euros). Les résultats du détaillant sont donc conformes aux attentes grâce à une croissance comparable du chiffre d’affaires de 9,3 % aux États-Unis. Sur base annuelle, le chiffre d’affaires affiche une hausse de 5,6 % à près de 138 milliards de dollars (116 milliards d’euros).
Sur le marché intérieur américain, le commerce électronique y a fortement contribué : les ventes en ligne ont été pratiquement multipliées par deux (+97 %), ce qui représente la plus forte progression jamais enregistrée par la chaîne de grands magasins. Les consommateurs ont tout acheté en ligne lors du confinement, des jouets en passant par l’électronique, mais les ventes en ligne de nourriture se sont elles aussi accrues rapidement, selon le détaillant. Tout le monde a cuisiné davantage avec la fermeture des établissements horeca. Depuis février, Walmart a prévu 30 % de créneaux supplémentaires pour la livraison et la collecte des commandes en ligne.
La société attend donc beaucoup de Walmart Plus, le nouveau service d’abonnement qu’elle s’apprête à lancer. Grâce à ce dernier, elle souhaite concurrencer son grand rival Amazon Prime, mais son lancement a été reporté à plusieurs reprises. Selon les dernières informations, le service devait déjà être mis en ligne dès le mois de juillet, mais aujourd’hui le conseil d’administration de Walmart annonce être encore en train de procéder aux derniers préparatifs.
L’effet coronavirus ralentit déjà
Le directeur financier Brett Biggs émet cependant un avertissement, le reste de l’année pourrait être à double tranchant : les ventes ont atteint un pic au deuxième trimestre principalement en raison du comportement de stockage massif adopté par les consommateurs et des chèques consommation distribués par le gouvernement. Cependant, nul ne sait pour combien de temps et dans quelle mesure le gouvernement prendra de nouvelles mesures de soutien. En juillet, l’effet coronavirus a déjà connu un ralentissement et la croissance des ventes est redescendue à son niveau « normal » de 4 %. Il est également frappant de constater que les ventes liées à la rentrée scolaire se révèlent décevantes, car de plus en plus d’écoles reportent la rentrée.
La crise du coronavirus a entrainé des coûts supplémentaires atteignant 1,5 milliard de dollars pour Walmart, ceux-ci comprennent des augmentations de salaire et des primes au personnel. Néanmoins, la marge s’est révélée plus élevée au deuxième trimestre, car de nombreuses familles ont dépensé leurs bons d’achat (compris entre 1 000 et 1 500 dollars par ménage) pour des produits plus onéreux comme des appareils électroniques ou des meubles. « Nos clients étaient beaucoup plus souvent à la maison, ce qui explique l’augmentation de nos ventes de téléviseurs, de matériel informatique et d’article smart home », a déclaré le PDG Doug McMillon.