Davantage de polyvalence en magasin, répondre aux tendances de consommation actuelles et investir dans de nouvelles technologies : tels sont les éléments clés du plan du PDG Guillaume Beuscart pour réanimer le Groupe Mestdagh en perdition.
Une situation critique
Le principal partenaire franchisé de Carrefour Belgique se trouve « dans un état critique » puisqu’il ne gagne plus d’argent depuis près de six ans, explique le dirigeant au journal La Libre Belgique. Il peut enfin travailler à l’avenir du groupe maintenant que les négociations sociales sont terminées. Le groupe investira 30 millions d’euros dans la relance commerciale de ses supermarchés : 21,2 millions d’euros seront consacrés à la modernisation des magasins, le reste aux nouvelles technologies.
Certains points de vente feront l’objet d’une rénovation en profondeur, tandis que Mestdagh misera davantage sur les rayons frais dans d’autres magasins. Les boucheries traditionnelles doivent se transformer en départements traiteur qui répondent mieux aux tendances telles que le végétarisme et le flexitarisme. Un test est actuellement en cours dans le magasin de Nivelles.
Le progrès technologique réside dans les étiquettes électroniques (dans tous les magasins l’année prochaine) et les caisses en libre-service : « Les caissières ne disparaîtront pas pour autant, mais elles serviront quatre clients au lieu d’un seul ». De plus, le PDG investira dans le commerce électronique et les points d’enlèvement. Il souhaite également tester la livraison écologique à domicile à l’aide de véhicules et de vélos électriques.
Ouverture le dimanche
L’expansion reste à l’ordre du jour : Mestdagh a ouvert deux nouveaux points de vente l’année dernière (Anderlecht et Ghislenghien). Avec ces deux magasins franchisés, l’ensemble du parc de magasins compte désormais 85 supermarchés. « Nous sommes déterminés à poursuivre notre croissance à Bruxelles et en Wallonie avec l’objectif d’ouvrir deux à trois nouveaux magasins par an. La Flandre (où Mestdagh exploite deux magasins, ndlr) fait moins partie de notre ADN ».
Les 23 magasins franchisés se portent bien. Le PDG affirme qu’ils font partie des magasins qui progressent le mieux au sein du groupe Carrefour, mais les magasins intégrés perdent beaucoup d’argent. Le plan de restructuration était donc nécessaire : l’organisation du travail n’avait pas été adaptée et les investissements nécessaires n’avaient pas été réalisés. « Nous rattrapons maintenant ce retard. » L’une des mesures prise est l’ouverture des filiales le dimanche matin jusqu’à midi, et ce à partir du 6 janvier et à l’exception des magasins situés dans les centres commerciaux qui sont fermés le dimanche. Les magasins franchisés étaient déjà ouverts le dimanche qui devient le jour le plus important de la semaine, avec une part du chiffre d’affaires pouvant atteindre les 20%.
Un contrat avec Carrefour
Mestdagh doit renégocier le contrat de master franchise avec Carrefour, qui détient 25% des actions, d’ici fin 2020. La restructuration n’a-t-elle pas pour but de rendre la mariée plus attrayante en vue de vendre les 75% restants ? Cela n’a rien à voir, selon le PDG : la restructuration et le contrat sont totalement séparés. « Carrefour préfère un partenaire qui est en forme. Nous avons encore beaucoup de travail à effectuer ces deux à trois prochaines années pour redévelopper l’entreprise, rattraper notre retard et reprendre la tête. Nous devons le faire étape par étape. » Bien qu’Eric et John Mestdagh aient pris du recul sur le plan opérationnel, ils sont toujours très présents au conseil d’administration, assure Beuscart.