Si cela dépend du CD&V, il faudrait interdire les promotions de type « 1+1 gratuit » sur les produits frais tels que les légumes, les fruits et la viande. L’Unizo et le Boerenbond soutiennent la proposition, Comeos est critique.
Surenchère promotionnelle
Les promotions excessives ne sont pas seulement pernicieuses pour les agriculteurs et les magasins spécialisés, mais aussi pour les consommateurs, estime la députée CD&V Leen Dierick. Elle a préparé un projet de loi qui vise à interdire les promotions chocs pour les produits frais tels que la viande, les légumes et les fruits. 1+1 ou 1+2 gratuit ne seraient plus autorisés, 2+1 l’est.
Mme Dierick s’est inspirée de la France, où une loi similaire a déjà été adoptée en 2019. Aux Pays-Bas aussi, une majorité de députés souhaite interdire les promotions par cascade. En effet, les marges bénéficiaires des agriculteurs sont soumises à une forte pression alors qu’ils doivent investir dans une production écologique et respectueuse des animaux. En outre, la surenchère promotionnelle entre les grandes chaînes de supermarchés fait également des victimes parmi les boulangers, les bouchers et les magasins de proximité, qui ne peuvent pas participer à une « course vers le bas ».
Des marges saines
Le Boerenbond et l’organisation des entrepreneurs indépendants Unizo soutiennent la proposition. « Aujourd’hui, les supermarchés indépendants et les magasins spécialisés survivent grâce à la marge réalisée sur la vente de produits frais, car il ne reste plus rien à gagner sur les produits secs tels qu’une bouteille de soda ou de la lessive », explique Luc Ardies, de Buurtsuper.be. Les supermarchés devant investir dans la transition énergétique, ils doivent veiller à dégager une marge saine.
La fédération du commerce de détail Comeos souligne toutefois que l’interdiction ou la limitation des promotions rendra le panier des consommateurs encore plus cher qu’il ne l’est déjà aujourd’hui. Ce n’est pas nécessairement l’agriculteur qui paie pour ces promotions, explique Nathalie De Greve, directrice de la durabilité, au journal De Standaard. Souvent, c’est le détaillant qui absorbe les coûts. En outre, ces promotions sont également utilisées pour éviter le gaspillage alimentaire en cas d’offre excédentaire.